Demande de mandat d’arrêt contre Netanyahu : entre soutien et condamnations de la CPI • FRANCE 24

Demande de mandat d’arrêt contre Netanyahu : entre soutien et condamnations de la CPI • FRANCE 24

et on revient avec notre correspondant Matthieu Mabin à Washington sur la déclaration donc de Joe Biden le président américain a fustigé la demande du procureur de la CPI on vient de l’entendre malgré les récentes critiques contre netaniaahou dont on parle souvent avec vous Mathieu on ne touche pas à l’allié israélien oui un peu comme si les États-Unis étaient les seuls autorisés à critiquer la politique d’Israël un peu comme si en famille on pouvait critiquer la famille sans pour autant supporter qu’un élément extérieur se permette le moindre commentaire mais en réalité c’est un peu plus compliqué que ça les États-Unis ne reconnaissent pas la CPI on vient de le voir d’abord parce qu’il faut bien le reconnaître il y a une idée persistante ici selon laquelleelles les institutions américaines suffisent largement à l’Amérique on a vu souvent des présidents américains démocrates comme républicains d’ailleurs s’affranchir de la vie des organisations internationales c’est un euphémisme nous ne prendrons que le cas emblématique de l’engagement américain en Irak évidemment en 2003 mais au-delà de cela la démarche du procureur Karim Hanan c’est son nom qui consiste à incriminer dans la même déclaration les leaders d’une organisation islamiste qualifiés de terroristes par l’Occident et les représentants d’Israël démocratiquement élus à qui personne de sensé ne reconnaît pas le droit de se défendre cette juste apposition n’est pas un supportable que pour Joe Biden et ici au Congrès des États-Unis en dehors de quelques élus isolés et personnellement concerné par le conflit à Gaza personne ne soutient cet amalgame disons-le et enfin il faut le dire si les États-Unis reconnaissent la légitimité de ces poursuites cela cela réveillerait le douloureux et lourd dossier irakien encore une fois et la multitude des interventions américaines à travers le monde au cours des derniers décennies lesquelles interventions ont parfois eu des conséquences absolument catastrophiques et sans bénéficier de l’aval d’une juridiction internationale pas même d’un consensus en clair ce qui inquiète l’Amérique c’est qu’un jour un magistrat de la CPI décide de poursuivre George buou sur l’Irak Nixon sur le Vietnam ou postmortem également par exemple madele Albright sur la Serbie et le Kosovo et vous voyez bien qu’on n finirait pas Karim Khan est un procureur élu par par les représentants des pays adhérentss à la CPI il faut le rappeler alors qu’il était avocat il a défendu le fils de Mamar Khaddafi et Charles Taylor et le simple fait que ces éléments de sa biographie soient rappelés avec insistance ici aux États-Unis et globalement par la presse occidentale indique que cet épisode pourrait bien à terme fragiliser la notion même de juridiction internationale la France sur cette question Mathieu dit soutenir la Cour pénale internationale soutenir son indépendance et la lutte contre l’impunité sont les mots du communiqué même si on précise à l’instant qu’il n’y a pas d’équivalence entre le Hamas et Israël dans quelle mesure Mathieu ces positions sont-elles liées à la politique nationale des états alors le meilleur moyen de se tromper dans nos analyses et tentatives de compréhension de l’évolution du conflit à Gaza puisque c’est de ça qu’on parle ce serait de faire l’impasse sur les calendriers de politique intérieure des pays impliquer ou de faire l’impasse aussi sur les réalités historiques et sociologiques de ces pays et ceux qu’il s’agissent des puissances occidentales ou des pays arabes voisins d’Israël d’ailleurs pour ce qui est des pays occidentaux qui contiennent on l’a vu tant bien que mal les effets de la guerre à Gaza sur leurs opinions publiques respectives on distingue clairement toutes les nuances de gris dans cette affaire et on vient de le voir des nuances qui vont de la protestation ferme de Joe Biden de la condamnation ferme contre l’initiative du procureur de la CPI jusqu’au silence embarrassé de plusieurs membres de l’Union européenne il faut le dire mettons à part les États-Unis dont la politique s’est mêlée ces dernières années à celle d’Israël tellement les liens entre les deux pays sont serrés on le sait même s’il y a eu quelques coups de canif dans le pacte ces dernières semaines on l’a rappelé rien qu’en Europe les positions françaises que vous avez évoqué et allemande se distinguent et là encore c’est histoire avec un H majuscule qui impose leur posture aux nation évidemment il demeure aujourd’hui un complexe allemand appelons ça comme ça pour tout ce qui peut toucher à Israël ou à l’histoire du peuple juif et comment pourrait-il en être autrement évidemment côté français c’est bien plus et vous l’avez souligné un attachement à ce que la France incarne dans le monde qui lui dicte sa posture cette 3è voie cette célèbre 3e voie portée par Dominique de Villepin en son temps à l’Assemblée général des Nations unies posture d’ailleurs qui consiste bien plus à défendre l’idée d’une justice internationale que les position d’un procureur qui dans le fond ne fait que passer ensuite évidemment de l’Université de Colombia à New York à sciencepo à Paris et aux rue de Berlin ou Londres les leaders occidentaux ont pu mesurer à quel point la cause palestinienne pouvait se transformer en une forme de dénominateur commun des frustrations des minorités en Europe et aux États-Unis et côté arabe c’est encore autre chose les réactions aux déclarations du procureur d’une institution que les opinions arabes découvrent globalement ces réactions ne peuvent être favorablement accueillies que pour une mauvaise raison cette raison que dénonce Washington et Berlin le renvoi dos à dos d’une organisation islamiste qualifiée de terroriste par l’Occident et la seule démocratie du Moyen-Orient merci beaucoup Mathieu Mabin

Le président américain Joe Biden a fustigé lundi 20 mai dans un communiqué lapidaire le mandat d’arrêt réclamé par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants israéliens, estimant qu’aucune “équivalence” n’était possible entre Israël et le Hamas. La France, de son côté, a dit soutenir la Cour pénale internationale (CPI). L’analyse de Matthieu Mabin, correspondant de France 24 aux Etats-Unis.
#CPI #mandatarret #Netanyahu

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