Mégabassines : 400 « black blocs », au moins 9 blessés, 6 interpellations… Ce que l’on sait des affrontements à La Rochelle



Mégabassines : 400 « black blocs », au moins 9 blessés, 6 interpellations… Ce que l’on sait des affrontements à La Rochelle

by No-Lab4992

1 comment
  1. > Une nouvelle action pour dénoncer les pratiques de l’agro-industrie céréalière, liée aux méga-bassines. Des affrontements ont opposé des militants radicaux aux forces de l’ordre, ce samedi à La Rochelle (Charente-Maritime), après la dislocation d’un des cortèges de la deuxième journée de manifestation contre les « bassines », des réserves d’irrigation contestées. Selon un premier bilan du parquet de La Rochelle, une gendarme a été blessée par brûlure et cinq manifestants blessés légèrement.

    > **Que s’est-il passé ?**
    >
    > L’un des deux cortèges partis en direction du port de commerce, dans lequel se trouvaient 400 « black blocs » selon les autorités, a fait demi-tour en se disloquant après une charge des gendarmes. Une course-poursuite s’est alors engagée entre des manifestants et les forces de l’ordre, avec jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes. Un magasin Super U a notamment été dégradé. « Une quarantaine de casseurs sont entrés, ils ont pété la vitrine, pris de l’alcool, piqué ce qu’il y avait dans les caisses », raconte sa gérante au Parisien.
    >
    > Jusqu’à 10 000 personnes ont pris part à cette manifestation selon les organisateurs, 5 000 selon une source policière.
    >
    > La veille déjà, plusieurs milliers de personnes – 3 800 selon la police, 6 500 selon les organisateurs – ont rebroussé chemin alors qu’elles se dirigeaient vers une unité de production de semences appartenant à Cérience, filiale de la coopérative agricole Terrena, un site classé Seveso proche de Poitiers (Vienne).
    >
    > L’usage de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre pour les disperser dans un champ de paille récemment moissonné, sous une chaleur accablante, a provoqué plusieurs départs de feu, rapidement éteints par les pompiers. Plus de 3 000 gendarmes et policiers sont mobilisés depuis le début de la semaine dans le cadre du dispositif de sécurité.

    > **Quel est le bilan ?**
    >
    > D’après le préfet de Charente-Maritime, interrogé sur BFM, on décompte pour le moment au moins quatre blessés, dont trois parmi les forces de l’ordre. « Un a été brûlé aux jambes par des coktails Molotov », a ajouté le préfet.
    >
    > Selon un premier bilan du parquet de La Rochelle, une gendarme a été blessée par brûlure et cinq manifestants blessés légèrement.
    >
    > Des dégradations ont également été commises sur des abribus, des voitures, une agence d’assurances et un supermarché.

    > **Combien de personnes ont été interpellées ?**
    >
    > Selon le parquet de La Rochelle, six personnes ont été placées en garde à vue depuis le début de la journée.
    >
    > Plus tôt ce samedi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré sur X : « De très nombreux éléments radicaux d’ultragauche à La Rochelle, dans le cadre des « manifestations » de Sainte-Soline, s’attaquent aux biens et viennent de saccager un supermarché. 5 interpellations. »
    >
    > De très nombreux éléments radicaux d’ultra gauche à La Rochelle, dans le cadre des « manifestations » de Sainte Soline, s’attaquent aux biens et viennent de saccager un supermarché. 5 interpellations. On a du mal à voir le rapport avec la défense de l’environnement… Soutien…
    > — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 20, 2024
    >
    > Les autorités avaient interdit tout rassemblement à l’échelle de la commune. Plusieurs dizaines de manifestants sont toutefois entrés dans la matinée sur le terminal agro-industriel du port de La Pallice pour « déjouer le dispositif d’interdiction », avec « une dizaine de tracteurs ». Après négociations et sommations, les gendarmes les ont évacués alors qu’ils bloquaient une rue devant des bâtiments qualifiés de « sensibles » par la préfecture de Charente-Maritime. Les manifestants ont reculé sans affrontement dans une nuée de gaz lacrymogène, vers une rue du terminal agro-industriel moins exposée selon les autorités. En parallèle, plusieurs milliers d’autres personnes étaient réunies dans un parc du centre-ville près du vieux port.

    >**Que dénoncent les manifestants ?**
    >
    > Les organisateurs de la manifestation – dont le collectif Bassines Non Merci (BNM) – avaient annoncé un rassemblement ce samedi, à la fois « en ville et en bord de mer », dans une ambiance « de fête et de carnaval ». Ils avaient prévu l’« encerclement » du port pour dénoncer les « méga coopératives » céréalières qu’ils associent à la construction des « bassines » et à l’« accaparement » de la ressource en eau par l’agro-industrie.
    >
    > 🚜BLOCAGE SURPRISE 🤭
    >
    > Déjouant le dispositif d’interdiction de manifester et pénétrant dans la zone rouge, 200 syndicalistes, paysan.nes, militantꞏes écologistes et autonomes ont surgi depuis le pont de l’île de Ré et bloquent les silos géants à l’intérieur du port !
    > 🧶 pic.twitter.com/gWfTpcIA8d
    > — BassinesNonMerci ⏚ (@BassinesNon) July 20, 2024
    >
    > Cette deuxième journée de mobilisation visait à dénoncer les grands acteurs de la filière céréalière, associés à la construction des réserves d’eau contestées et à un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie. Les opposants ont dans leur viseur les « silos géants » sur le port, ces « gigantesques stocks spéculatifs », où les céréales sont soumises « aux fluctuations boursières ». Un lieu d’autant plus symbolique que le port agro-industriel de La Pallice est le « deuxième port exportateur de céréales du pays ».
    >
    > « Les bassines ne sont pas faites pour faire de la culture localement mais pour nourrir les marchés internationaux », a fustigé Julien Le Guet, l’un des porte-parole du mouvement.
    >
    > Les projets de mégabassines, qui se multiplient en France, restent très critiqués par les défenseurs de l’environnement. Ces réserves dites « de substitution » visent à stocker des millions de mètres cubes d’eau puisés dans les nappes phréatiques en hiver afin d’irriguer des cultures en été. Leurs partisans en font une condition de survie des exploitations face aux sécheresses récurrentes, là où leurs détracteurs dénoncent un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie, pour nourrir un modèle productiviste que le réchauffement climatique impose d’abandonner.
    >

Leave a Reply