Langues régionales : “En matière de droits linguistiques, la France mérite 2 sur 10”



Langues régionales : “En matière de droits linguistiques, la France mérite 2 sur 10”

by behizain_bebop

14 comments
  1. Depuis toujours en fait. C’est un des fondements (regrettable àmha) de la république depuis la révolution.

  2. Et oui, le génocide culturel c’est que à l’étranger, nous on donne des leçons car on a de l’experience.

  3. Je comprends pas réellement le délire autour des langues et patois régionaux.

    Mon grand-père était de Strasbourg, ma grand-mère de Haguenau, leurs parents ne se comprenaient pas. Pas le même patois. L’alsacien “officiel” c’est déjà une création artificielle, comme le provencal. Quel intérêt de promouvoir ça plus qu’aujourd’hui ?

    En allant plus loin, on va juste aboutir à soit à un foutoir sans nom de traductions, soit à une discrimination régionale (prérequis pour le poste, permis B, maîtriser Photoshop, parler normand couramment).

    Il y a des options Breton, alsacien, normand dans certaines écoles, des panneaux routiers traduits en patois, des maisons d’édition, des associations de trucs régionaux, que faire de plus ?

  4. Malheureusement je crois qu’en France le jacobinisme et le mépris pour toute langue qui n’est pas la langue « nationale » est quelque chose de culturel et de trop profondément enraciné pour pouvoir être discuté sereinement. Le français moyen ne peut pas concevoir que d’autres langues que celle de l’Etat puissent exister en France, des langues qui étaient pourtant parlées sur leur territoire depuis des siècles, parfois même avec un statut administratif (au Béarn, en Alsace par exemple). Au sein de l’Union Européenne, à part la Grèce, je ne vois pas d’autre pays aussi intolérant que la France sur le plan de la politique linguistique.

    Nombre de ces personnes qui en France rejettent toute reconnaissance officielle de la diversité linguistique (alors que par ailleurs ils peuvent se montrer très progressistes, s’auto-proclamer « de gauche » et ouverts sur le monde) verraient leur opinion irrémédiablement assimilée à l’extrême-droite dans d’autres pays. En Espagne c’est l’extrême-droite franquiste (Vox) qui rejette le bilinguisme dans certaines communautés autonomes et c’est la politique du PSOE qui a permis les plus grandes avancées dans la reconnaissance des langues espagnoles.

  5. Je comprends même pas comment il donne la note de 2 à la France, et pas 0.
    Est-ce que c’est parce que l’état n’interdit pas formellement les langues régionales ?

  6. Si on était déjà au point avec notre langue nationale, j’dis pas… mais là je vois pas du tout comment on peut penser judicieux d’officialiser le retour des différents dialectes de France.

  7. Ça me rend fou de voir à quel point l’état s’est efforcé à stigmatiser les langues régionales au point que même aujourd’hui on ne peut pas concevoir les langues d’oïl ne pas être de “mauvais francais”, l’occitan être “une langue impossible car elle s’ecrit pas”. Les plus éloignées qui ont été plus dures à assimiler sont un peu plus acceptable.

    Mon grand père est natif auvergnat, il s’est fait battre à l’école pour ne pas le parler. Ma grand mère lui interdit de le parler à la maison et de l’enseigner aux enfants. Et aujourd’hui il ne connait plus personne avec qui le parler, il est tellement matrixé qu’il ne concoit pas que ça puisse s’écrire, il dit que c’est pas possible de dire des choses intelligentes en occitan juste des trucs de paysans. Je lui ai fait écouter des emissions en languedocien ou en limousin (donc très très proche), mais il a cette vision franco-française de “si c’est pas parlé exactement pareil je comprends pas”.

    Un autre truc qui me saoule beaucoup c’est l’attitude des français à estimer qu’ils “parlent” patois sans connaître rien de plus qu’une expression ou l’accent. Pour l’auvergnat je vois souvent une etude qui dit que sur 300 000 personnes du Puy de Dôme, yen a tant qui le comprennent plutot bien, tant qui le parlent un peu etc… Sans rien preciser et en déclarant. La conclusion est qu’un puydomois sur trois parle auvergnat… En 31 ans j’ai connu DEUX puydomois qui parlaient l’auvergnat du puy de dôme pour l’une et celui du cantal pour l’autre.

    Une dernière couche: nos voisins n’investissent pas vraiment dans la réhabilitation des langues, mais ils leur donne un statut legal et elles peuvent vivre de manière saines. Ce qui fait que 99,6% du territoire où l’occitan est parlé est en France, mais que 97% des locuteurs quotidiens sont dans les 0,4% du territoire occitan hors de France. (Val d’Aran en Catalogne, quelques vallées en Italie, et une ville du Sud de l’Italie avec une histoire rocambolesque)

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