“Pacte avec le diable” : la presse internationale consternée par la gouvernance Macron



“Pacte avec le diable” : la presse internationale consternée par la gouvernance Macron

by jeyreymii

7 comments
  1. **Avec la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, qui clôture un été de turbulences politiques en France après la dissolution du Parlement et des mois de blocage politique, le président de la République s’attire encore les critiques de nombreux titres de la presse internationale. Entre l’accusation de déni de démocratie et le choix de la cohabitation de facto avec l’extrême droite, les médias ont une vision sombre pour la France.**

    La nomination de Michel Barnier à Matignon a beau remonter à quelques jours déjà, la presse internationale continue de publier les réactions au dénouement du blocage politique en France. Très souvent, le nouveau rôle et l’influence acquis par le Rassemblement national, de Marine Le Pen, attirent toutes les attentions, et attisent les craintes. Voici quelques exemples.

    ## Vu des États-Unis : le pacte faustien

    Avec un ton alarmiste plutôt rare, The Washington Post dénonce une décision qui implique un “gain d’influence spectaculaire pour Marine Le Pen”, et avec elle celle d’un parti dont la marque de fabrique est le rejet de la “vibrante diversité multiculturelle” française. “Ce pacte de Macron avec le diable pourrait représenter un virage de très mauvais augure pour la France” ainsi que pour le continent européen, estime le quotidien de la capitale américaine.

    “Cela signifie qu’un parti xénophobe (favorable à la ‘préférence nationale’ dans l’emploi, le logement et la santé, au détriment des 11 % de la population française nés à l’étranger) jouit désormais de l’équivalent d’un droit de veto sur le gouvernement et sur ses décisions. Les événements prennent là un tour dramatique […]. La France est la septième économie mondiale, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, et un pays à la tête de l’une des armées les plus redoutables du monde occidental. Et la voilà aujourd’hui dirigée par le gouvernement le plus instable de toutes les puissances industrielles actuelles.”

    ##Vu d’Inde : indigne d’un dirigeant d’une démocratie mature

    À Madras, le quotidien The Hindu revient dans son éditorial sur la nomination de Michel Barnier et estime que “la décision de Macron est un grave coup porté à la démocratie française”.

    “Ses décisions inconsidérées, à savoir convoquer des élections anticipées pour ensuite ignorer ce qu’ont exprimé les électeurs, sont indignes d’un dirigeant d’une démocratie mature. En rejetant les vainqueurs du scrutin et en désignant un Premier ministre acceptable par l’extrême droite, Emmanuel Macron bafoue non seulement la volonté du peuple, mais il banalise un parti d’extrême droite aux racines néonazies. Il vient de commettre une erreur monumentale.”

    ## Vu du Portugal : la démocratie, c’est moi

    Dans une chronique pour le journal portugais Expresso intitulée, en français, “La démocratie, c’est moi” – clin d’œil à la phrase que l’on prête à Louis XIV (“L’État, c’est moi”) –, Daniel Oliveira constate que “Macron préfère s’allier avec Le Pen, Les Républicains jouant les entremetteurs, plutôt qu’avec un gouvernement de gauche”.

    Un comble, pour celui qui a demandé à la gauche durant des années de voter pour sauver la France de l’extrême droite, avant de faire aujourd’hui l’inverse. “En réalité, il n’a jamais été question de la France”, note le journaliste, qui conclut : “Macron a utilisé le fantôme de l’extrême droite pour grandir. Maintenant, il utilise les votes de l’extrême droite pour s’accrocher au pouvoir après sa défaite électorale. C’est un narcissique sans principes qui a détruit le système des partis français et qui est en train de détruire la démocratie française.”

    ##Vu du Burkina Faso : Macron a joué et perdu

    Pour le quotidien de Ouagadougou Sidwaya, le constat est le même : la volonté des urnes n’a pas été suivie, “comme cela est de rigueur en de pareilles circonstances et de surcroît dans une démocratie établie”.

    “De toute évidence, le président français a manifestement du mal à intégrer la notion de cohabitation, coexistence institutionnelle entre un chef de l’État et un chef de gouvernement issu de la majorité parlementaire politiquement antagoniste. Son entourage ne préfère-t-il pas éviter ce vocable, en parlant plutôt de ‘coexistence exigeante’ avec Michel Barnier ? La cohabitation est pourtant une tradition dans l’Hexagone, qui en connut trois. La convocation de législatives anticipées en cours de mandat comporte indéniablement de gros risques, qu’un dirigeant n’ignore pas. […] Le chef de l’État français a joué comme dans un casino et il a perdu. Il lui reste maintenant à affronter les conséquences de la cohabitation. Ce qui augure d’un déroulement compliqué pour le reste de son second et dernier mandat. Dures, dures, les réalités du pouvoir…”

  2. « vibrante diversité multiculturelle » on dit « **universalisme républicain** » monsieur

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