Tous les jours, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce mardi 22 octobre 2024, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.

Le procureur général démissionne après des accusations de corruption dans le processus de mobilisation militaire

Le procureur général d’Ukraine, Andriï Kostine, a annoncé mardi sa démission après qu’une enquête des services de sécurité a révélé un système de corruption à grande échelle qui aurait permis à des responsables de ses services d’éviter l’enrôlement dans l’armée.

“Beaucoup de faits d’abus honteux ont été découverts dans le système du parquet en Ukraine”, a écrit Andriï Kostine, ajoutant considérer qu’il était donc “juste” de présenter sa “démission”.

Ukraine dans l’Otan : Berlin “a peur” de la réaction russe

L’Allemagne est “sceptique” quant à l’invitation de l’Ukraine à l’Otan car elle “a peur” de la réaction russe, a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

“La partie allemande est sceptique quant à notre adhésion à l’Otan”, a déclaré Zelensky lors d’une rencontre lundi avec un groupe de journalistes dont l’AFP – dont la teneur était sous embargo jusqu’à mardi. “Ils ont peur” de la “réaction russe”, a-t-il ajouté.

L’amitié Chine-Russie va perdurer malgré le chaos mondial, dit Xi à Poutine

Le président chinois Xi Jinping a déclaré mardi à son homologue russe Vladimir Poutine que la situation internationale était chaotique mais que le partenariat stratégique entre Pékin et Moscou était une force de stabilité, sur fond de changements les plus importants constatés en un siècle.

Ces commentaires ont été effectués en ouverture du sommet du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), dans la ville russe de Kazan, à environ 900 kilomètres à l’est de Moscou. Xi Jinping et Vladimir Poutine ont promis en mai dernier, lors d’une visite du président russe en Chine, d’ouvrir une “nouvelle ère” de leur partenariat stratégique pour le renforcer face à ce qu’ils ont décrit comme l'”agressivité” des Etats-Unis semant le chaos à travers le monde.

“En ce moment, le monde traverse des changements inédits en une centaine d’année. La situation internationale est en plein chaos”, a déclaré mardi le président chinois. “Mais je crois fermement que l’amitié entre la Chine et la Russie va perdurer pendant des générations, et la grande responsabilité des deux pays envers leurs peuples ne va pas changer”, a-t-il ajouté.

Moscou, frappée par de lourdes sanctions occidentales depuis le début de son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, et Pékin, mis sous pression par Washington du fait de sa puissance accrue sur les plans militaire et économique, partagent un nombre croissant de préoccupations géopolitiques.

Russie et Chine cherchent à tourner la page de ce qu’elles considèrent comme des humiliations du passé – la chute de l’Union soviétique pour l’une, des siècles de domination coloniale européenne pour l’autre – et présentent l’Occident comme décadent et en déclin. Les Etats-Unis voient la Chine comme leur principal rival et la Russie comme la principale menace.

Le président américain Joe Biden a prévenu que les démocraties faisaient face au défi représenté par les autocraties telles la Chine et la Russie, qualifiant Vladimir Poutine de “meurtrier” et de fou, et Xi Jinping de “dictateur”. Vladimir Poutine a décrit mardi Xi Jinping comme son “grand ami”, déclarant également que le partenariat entre Moscou et Pékin était une force de stabilité dans le monde.

“La coopération russo-chinoise dans les affaires mondiales est l’un des principaux facteurs de stabilisation de la scène internationale”, a-t-il dit. “Nous avons l’intention de renforcer davantage la coordination sur toutes les plateformes multilatérales dans le but de garantir la sécurité internationale et un ordre mondial équitable.”

Xi Jinping a dit penser que la coopération du groupe des BRICS était “la plus importante plateforme de solidarité et de coopération à l’heure actuelle dans le monde entre les marchés émergents et en développement”.

L’Inde soutient un retour rapide de la paix en Ukraine, affirme Modi à Poutine

Le Premier ministre indien Narendra Modi a affirmé mardi qu’il souhaitait un retour rapide à la paix en Ukraine et soutenait les efforts pour y parvenir, lors d’un échange avec le président russe Vladimir Poutine.

“Nous sommes en contact constant à propos du conflit entre la Russie et l’Ukraine”, a déclaré Modi au président russe, au premier jour du sommet du bloc des Brics à Kazan en Russie. “Nous croyons que les conflits ont vocation à être résolus uniquement pacifiquement. Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité”, a-t-il ajouté.

La Corée du Sud pourrait envisager de livrer des armes à l’Ukraine

La Corée du Sud pourrait envisager de livrer directement des armes à l’Ukraine en réaction au renforcement des liens entre la Corée du Nord et la Russie, ont déclaré mardi des responsables sud-coréens.

Les services de renseignement sud-coréens ont déclaré la semaine dernière que la Corée du Nord avait envoyé 1 500 membres de ses forces spéciales en Extrême-Orient russe afin qu’ils se forment et s’acclimatent dans des camps militaires russes pour probablement aller combattre en Ukraine.

Un responsable du cabinet du président Yoon Suk Yeol a déclaré que la Corée du Sud préparait des mesures diplomatiques, économiques et militaires pour répondre à différents scénarios de coopération militaire entre la Corée du Nord et la Russie. Ces mesures incluent notamment la livraison d’armes létales à l’Ukraine en cas d’aggravation de la situation, a-t-il précisé. “Nous envisagerions de fournir des armes à but défensif dans le cadre de ce scénario par étapes et s’il apparaît qu’ils vont trop loin, nous pourrions aussi envisager un usage offensif”, a dit ce responsable de la présidence sud-coréenne.

La Corée du Sud, qui est devenue l’un des principaux fabricants d’armes au monde, subit la pression de certains pays occidentaux et de Kiev pour fournir des armes létales à l’Ukraine. Elle s’est jusqu’à présent concentrée sur les équipements militaires non-létaux tels que du matériel de déminage. Le cabinet de Yoon Suk Yeol avait déjà déclaré qu’il pourrait réfléchir à nouveau à la livraison d’armes à l’Ukraine après la signature en juin d’un traité de défense mutuelle entre la Corée du Nord et la Russie.

Le conseil de sécurité nationale sud-coréen s’est réuni en urgence pour réfléchir aux ripostes au renforcement des liens militaires de la Corée du Nord avec la Russie. Il a accusé le pouvoir à Pyongyang de se comporter en “organisation criminelle” en envoyant de jeunes hommes combattre en “mercenaires de la Russie” tout en ignorant les difficultés de sa propre population.

“Notre gouvernement a exigé le retrait immédiat des troupes nord-coréennes et si la collusion militaire actuelle entre la Corée du Nord et la Russie se poursuit, nous ne resterons pas inactifs et réagirons fermement de concert avec la communauté internationale”, a dit le conseil de sécurité nationale.

Une délégation de représentants des services de renseignement et du secteur de la défense va se rendre “dans les prochains jours” au siège de l’Otan conformément au souhait exprimé lundi par le secrétaire général de l’organisation transatlantique, Mark Rutte, lors d’un appel téléphonique avec Yoon Suk Yeol pour accroître le partage de renseignements.

Trois morts, dont un enfant, dans une frappe russe sur Soumy

Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées par une frappe de drone russe sur Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, ont déclaré mardi les autorités ukrainiennes.

Un quartier résidentiel et des infrastructures essentielles ont été touchés dans cette attaque, a écrit le gouverneur régional Ihor Kaltchenko sur Telegram, accompagnant son message d’images montrant des ruines fumantes et des maisons endommagées.

L’armée ukrainienne a pour sa part déclaré que ses défenses antiaériennes avaient détruit 42 des 60 drones tirés par la Russie au cours de la nuit en direction de diverses régions d’Ukraine. Une femme a notamment été blessée mardi matin lorsqu’un drone russe s’est abattu sur un arrêt de bus à Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ont dit des responsables régionaux.