Au cours de sa longue carrière à l’OTAN, Hedwige Lauwaert a été l’assistante principale de quatre porte-parole de l’OTAN. Depuis les coulisses, elle a aidé l’Alliance à communiquer avec des milliers de journalistes du monde entier – et a aussi été témoin de grands événements de l’histoire de l’OTAN, comme l’accession des premiers pays de l’ancien bloc de l’Est en 1999, l’opération Allied Force menée par l’OTAN en mars 1999 pour mettre fin à la catastrophe humanitaire qui touchait alors le Kosovo, et l’invocation de l’Article 5 suite aux attentats terroristes qui ont frappé les États-Unis le 11 septembre 2001.

 

Son parcours jusqu’au Service Presse de l’OTAN

Hedwige naît dans la ville belge de Ninove en 1950, un an à peine après la création de l’OTAN par ses membres fondateurs, parmi lesquels la Belgique. Elle étudie les langues modernes et travaille pendant 12 ans dans le secteur privé, pour des sociétés de transport aérien et d’ingénieurs-conseils, avant de postuler au siège de l’OTAN à Bruxelles.

Le parcours d’Hedwige à l’OTAN débute en 1984, lorsqu’elle entre à l’État-major militaire international, au Bureau allié des lignes à grande distance (ALLA), qui a pour mission d’assurer les services de télécommunication en période de conflit et en temps de paix, et d’aider l’OTAN et les Alliés dans le domaine des marchés civils.

Après avoir travaillé un an à l’ALLA, Hedwige occupe un nouveau poste au sein du Bureau de l’information et de la presse de l’OTAN, où elle fait partie d’une équipe chargée d’organiser des visites au siège de l’Organisation et de prévoir des exposés en anglais, en français et en néerlandais au profit d’étudiants, de leaders d’opinion, de responsables gouvernementaux et de représentants des milieux universitaires. Elle aide également l’agent de liaison des Pays-Bas à organiser des visites et des conférences pour des groupes venant de ce pays.

« En travaillant au sein de la Section Visites, j’ai réalisé l’importance de la communication pour l’image de l’OTAN. C’était une période difficile pour l’Alliance en raison des protestations contre le stationnement de missiles de croisière dans les bases militaires européennes dans les années 1980 et des manifestations d’opposants au nucléaire ; alors quand le Service Presse m’a proposé le poste d’assistante personnelle de Jamie Shea, qui allait devenir porte-parole, j’ai accepté immédiatement. »

 

Son travail avec les porte-parole de l’OTAN

De 1995 à 2011, Hedwige est l’assistante principale des porte-parole successifs de l’OTAN : Jamie Shea, Yves Brodeur, James Appathurai et Oana Lungescu. Son rôle consiste essentiellement à organiser des entretiens pour le ou la porte-parole, le secrétaire général de l’OTAN et d’autres responsables de l’Organisation avec des journalistes et des médias du monde entier, et à accompagner le ou la porte-parole aux sommets et aux ministérielles de l’Organisation tenus à l’étranger.

Au cours des seize années ainsi passées au service des porte-parole de l’OTAN, Hedwige est témoin d’épisodes clés de l’histoire de l’Alliance. Parmi les moments particulièrement difficiles, elle cite la crise du Kosovo en 1999. Il faut travailler sans relâche, enchaîner les conférences de presse quotidiennes, les appels incessants et les longues journées de travail, qui s’accompagnent d’un stress énorme, alors que le porte-parole de l’époque, Jamie Shea, explique l’intervention menée par l’OTAN au cours d’une campagne aérienne de 78 jours destinée à mettre fin à la catastrophe humanitaire.

« La crise du Kosovo a probablement été la période la plus intense de ma carrière à l’OTAN. Chaque jour, on avait l’impression d’être en plein sommet. À l’époque, nos bureaux se situaient dans le hall d’entrée du bâtiment de presse, et les journalistes nous abordaient constamment, jusqu’à la création d’un Centre d’opérations médias dans la zone de sécurité. »

Un autre événement clé de 1999 est le sommet du 50e anniversaire de l’OTAN, tenu à Washington – lieu de la signature du Traité de l’Atlantique Nord en 1949.

« Je me souviens de cette réunion comme d’un moment historique, dans la mesure où les chefs d’État et de gouvernement des nouveaux États membres – la Tchéquie, la Hongrie et la Pologne – participaient à leur premier sommet de l’OTAN », se rappelle Hedwige. « C’était aussi ma première visite des studios de CNN, où j’ai rencontré la personne qui allait être mon contact pendant de nombreuses années ».

Les attentats terroristes du 11 septembre 2001

Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 marquent un tournant dans l’histoire de l’OTAN. Hedwige se rappelle le moment où elle apprend l’effondrement du World Trade Center à New York et la nuit interminable où l’équipe de crise se réunit, dans la précipitation, pour comprendre ce qui s’est passé, avec pour seule nourriture quelques restes de gâteau d’anniversaire.

« Le porte-parole de l’époque, Yves Brodeur, venait de s’adresser à un groupe de journalistes finlandais lorsqu’il est rentré au bureau et m’a dit d’allumer la télévision pour voir les images de l’impact de l’avion. Les personnels essentiels ont dû rester au travail cette nuit-là alors que toutes les installations de restauration étaient fermées. Il se fait que c’était aussi l’anniversaire de Jamie Shea, qui occupait alors le poste de directeur de l’information et de la presse, et pendant toute la soirée et toute la nuit, nous n’avons eu pour nous sustenter que son gâteau d’anniversaire – à partager entre une vingtaine de personnes. »

Au cours des jours et semaines à venir, Hedwige apporte son concours au porte-parole et au secrétaire général pour communiquer au monde la réponse de l’OTAN – et notamment l’invocation de l’Article 5, pour la première fois dans l’histoire de l’Organisation.

Durant son mandat de point de contact pour les journalistes du monde entier, Hedwige découvre certaines des difficultés auxquelles ceux-ci sont confrontés sur le plan professionnel, en particulier lorsqu’il s’agit de couvrir les réunions de l’OTAN à l’étranger. C’est la raison pour laquelle, à l’occasion de la ministérielle Affaires étrangères de Reykjavik en mai 2002, Hedwige met en place avec le ministère belge de la Défense un partenariat qui lui permet d’utiliser un des appareils de la Défense pour assurer le transport des journalistes vers le lieu de la réunion. Cette créativité et cet esprit d’innovation ont valu à Hedwige de se voir décerner par le secrétaire général Lord Robertson le prix d’excellence de l’OTAN, qui récompense le professionnalisme et le dur labeur de certains agents de l’OTAN particulièrement méritants.

 

La vie après l’OTAN

Hedwige quitte l’OTAN pour prendre sa retraite en 2011. Elle vit aujourd’hui en Provence (France). Elle s’est découvert une passion pour le jardinage et aide à organiser des visites de jardins dans la région pour l’association « Mediterranean Gardening France ».

 

Portrait of Hedwige Lauwaert

Le message d’Hedwige Lauwaert à l’occasion du 75e anniversaire de l’Alliance

« C’est sans doute un lieu commun, mais j’espère que l’OTAN existera encore pendant 75 ans, et même davantage, afin que les générations futures puissent vivre en paix.

L’histoire de l’OTAN est jalonnée de moments difficiles, et la pertinence de l’Organisation a souvent été remise en question, mais dans le monde empreint d’hostilité que nous connaissons aujourd’hui, l’OTAN est notre seule garantie de stabilité et, espérons-le, de paix.

Cet article fait partie d’une série d’articles publiés à l’occasion du 75e anniversaire de l’Alliance dans le cadre de la campagne #WeAreNATO.

D’anciens membres du personnel sont invités à raconter leur parcours et la manière dont ils ont vécu des moments clés de l’Alliance et des grands événements de l’histoire, comme la fin de la Guerre froide et l’année 1989, les premières missions hors zone, la création des partenariats, ou encore le 11-Septembre.