Le Fonds monétaire international (FMI) s’est dit favorable ce jeudi aux fusions entre banques européennes afin de mieux financer les entreprises innovantes. Mais l’instance internationale a refusé de s’exprimer directement sur la possible fusion entre UniCredit et Commerzbank.

« Nos recommandations sont très claires, la direction générale est claire, les fusions sont nécessaires », a donc affirmé le directeur du département Europe au FMI, Alfred Kammer, au cours d’une conférence de presse.

« Dans le cadre de l’objectif de remise à niveau des économies européennes, vous avez besoin de banques paneuropéennes à l’image des Etats-Unis, pas juste d’acteurs nationaux dans 27 pays. Et une des manières d’y arriver est à travers les fusions », a-t-il poursuivi. Le haut cadre du FMI a toutefois ajouté jeudi que le FMI « ne fait pas de commentaire au sujet de projets précis de fusion », tout en réitérant que celles-ci devaient avoir lieu en Europe.

La patronne de la BCE aussi favorable

Fin septembre, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, avait-elle aussi jugé que les fusions transfrontalières au sein de l’UE étaient « souhaitables ». Lors d’une audition au Parlement européen, elle avait ainsi déclaré : « Des fusions transfrontalières de banques capables de rivaliser en termes de taille, de profondeur et de gamme avec d’autres institutions dans le monde, y compris les banques américaines et chinoises, sont, selon moi, souhaitables ».

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Mais tout comme le FMI ce jeudi, la patronne de la BCE s’était bien gardée de prendre position sur le cas d’UniCredit et de Commerzbank. « Il faut garder à l’esprit que toutes les fusions ne sont pas positives et qu’il y a des responsabilités et des risques à considérer dans ce processus, ce qui incombe aux parties prenantes», avait elle simplement évoqué.

Une potentielle fusion qui a pris de court les marchés

Pour mémoire, la deuxième banque italienne UniCredit avait pris de court les marchés et le gouvernement allemand en annonçant en septembre d’abord l’acquisition de 9% de sa rivale Commerzbank, puis sa montée à 21% du capital, sous réserve des autorisations requises. Son patron Andrea Orcel ne fait pas de mystère qu’il souhaite augmenter cette participation.

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Cette fusion donnerait naissance au 8e groupe bancaire européen en termes de bilan, derrière la Suisse UBS, et devant la première banque allemande Deutsche Bank, selon l’agence de presse Bloomberg. Début octobre, la nouvelle dirigeante de Commerzbank Bettina Orlopp a pointé de sérieux risques en cas d’acquisition de la deuxième banque allemande par sa concurrente italienne UniCredit, qui pourrait conduire à une « paralysie », selon elle.

(Avec AFP)