DÉCRYPTAGE – L’apparition d’armements peu coûteux mais nombreux contraint les appareils militaires à se repenser. Un processus rendu nécessaire par la multiplication des conflits.

Le constat est amer. «Quand on tue un Shahed avec un Aster, en réalité c’est le Shahed qui a tué l’Aster», grinçait le général Thierry Burkhard, chef d’État-Major des Armées le 7 décembre devant l’Institut Montaigne. Un drone iranien Shahed coûte 20.000 dollars et son intercepteur, le missile français Aster, un million et demi. En lançant des projectiles peu coûteux, les Houthis, un groupe rebelle au Yémen, vident ainsi à peu de frais les comptes de l’armée française, qui patrouille au large de la mer rouge. Ils mènent un conflit asymétrique – opposant une force régulière à une force irrégulière – tant sur le plan militaire que sur le plan financier. Les Houthis «appliquent une notion d’avantage compétitif», explique une source militaire. Ne pouvant rivaliser avec les arsenaux occidentaux, ils se concentrent sur une faiblesse de leur adversaire pour rechercher un effet de saturation économique. «Il faut forcer l’adversaire, en l’occurrence français, à dépenser plus pour…

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