Outre ses 32 pays membres, l’OTAN entretient aussi des relations avec plus de 40 pays non membres et organisations internationales, appelés « partenaires ». Ce réseau de partenaires renforce la sécurité en dehors du territoire des pays de l’Alliance, et rend par la même occasion l’OTAN plus sûre. L’Alliance mène avec les partenaires un dialogue et une coopération pratique portant sur un vaste éventail de questions politiques et de sécurité, y compris sur des défis de portée mondiale comme le terrorisme ou le changement climatique. Les partenariats de l’OTAN bénéficient à toutes les parties concernées et contribuent à améliorer la sécurité de la communauté internationale au sens large.

 

Les partenaires contribuent à bon nombre des activités essentielles de l’OTAN, de l’élaboration de politiques au renforcement des capacités de défense, en passant par le développement de l’interopérabilité et la gestion de crise.
Les programmes de l’OTAN peuvent également aider les pays partenaires à développer leurs propres institutions et forces de défense et de sécurité. 
C’est au début des années 1990, au sortir de la Guerre froide, que l’OTAN a noué ses premiers contacts avec des pays d’Europe centrale et orientale. Les partenariats ont évolué au fil des ans, de façon à inclure davantage de régions, des instruments plus souples et de nouvelles formes de coopération et de consultation.

 

 

Les partenaires de l’OTAN

L’OTAN coopère avec divers partenaires dans le cadre de différentes structures, pour la plupart organisées par région géographique.

Partenariat pour la paix

Le Partenariat pour la paix (PPP) est un programme de coopération pratique bilatérale entre l’OTAN et chacun de ces 19 pays partenaires de la région euro-atlantique :

 

Dialogue méditerranéen

Le Dialogue méditerranéen (DM) est un forum de partenariat qui vise à contribuer à la sécurité et à la stabilité de l’ensemble du bassin méditerranéen. Sept pays non OTAN y participent actuellement :

Algeria
Algérie
Egypt
Égypte
Israel
Israël
Jordan
Jordanie
Mauritania
Mauritanie
Morocco
Maroc
Tunisia
Tunisie

 

Initiative de coopération d’Istanbul

L’Initiative de coopération d’Istanbul (ICI) est un forum de partenariat qui offre aux pays non OTAN de la région du Moyen-Orient élargi la possibilité de coopérer avec l’Organisation. À ce jour, les quatre pays ci-après du Conseil de coopération du Golfe y ont adhéré :

Bahrain
Bahreïn
Kuwait
Koweït
Qatar
Qatar
United Arab Emirates
Émirats arabes unis

 

Partenaires dans le monde

En dehors de ses structures formelles de partenariat, l’OTAN coopère avec toute une série de pays, appelés « partenaires dans le monde ». Dans un environnement de sécurité complexe, où bon nombre des défis auxquels l’Alliance fait face ont désormais une dimension mondiale et ne connaissent plus de limites géographiques, les relations de l’OTAN avec ces partenaires mondiaux revêtent de plus en plus d’importance.

 

Organisations internationales

In addition to its partnerships with countries, NATO cooperates with a number of international organisations.

 

Principaux objectifs des partenariats de l’OTAN

Dans les cadres régionaux aussi bien qu’au niveau bilatéral, l’OTAN développe avec ses partenaires des relations fondées sur des valeurs communes, sur la réciprocité, ainsi que sur des avantages et un respect mutuels. Le dialogue et la coopération avec ceux-ci renforcent la sécurité internationale et accroissent de facto la stabilité et la sûreté dans les pays partenaires comme dans les pays membres de l’OTAN. Ils contribuent également à préserver l’ordre international fondé sur des règles et à défendre les valeurs sur lesquelles repose l’Alliance.

En vertu de sa politique de partenariat, l’OTAN poursuit les objectifs stratégiques suivants :

renforcer la sécurité, la paix et la stabilité dans l’espace euro-atlantique et au niveau international ;
promouvoir la sécurité et la coopération régionales ;
faciliter une coopération mutuellement bénéfique sur des enjeux d’intérêt commun, y compris en ce qui concerne les efforts déployés au niveau international pour relever les défis de sécurité émergents ;
préparer les pays intéressés qui peuvent prétendre à l’adhésion à l’OTAN ;
promouvoir les valeurs démocratiques et les réformes institutionnelles, en particulier dans le secteur de la défense et de la sécurité ;
renforcer le soutien aux opérations et missions dirigées par l’OTAN ;
sensibiliser davantage aux développements en matière de sécurité, y compris par l’alerte rapide, de manière à prévenir les crises ;
renforcer la confiance et parvenir à une meilleure compréhension mutuelle, y compris sur le rôle et les activités de l’OTAN, en particulier grâce à une diplomatie publique plus active.

Chaque partenaire définit avec l’OTAN le rythme, le périmètre, l’intensité et les priorités de son partenariat, ainsi que des objectifs qui lui sont propres ; ces éléments sont souvent repris dans un document qui énonce les objectifs du partenariat et qui doit être régulièrement réexaminé. Bon nombre des activités de partenariat de l’OTAN font néanmoins intervenir plusieurs partenaires à la fois.

 

Mise en pratique des partenariats : comment l’OTAN travaille-t-elle avec ses partenaires ?

Les objectifs de partenariat de l’OTAN sont mis en œuvre au travers d’un vaste éventail de moyens. D’une manière générale, l’OTAN met une partie de ses processus, procédures et structures à la disposition des partenaires, qui ont ainsi la possibilité d’apporter des contributions concrètes via des canaux qui ne sont généralement accessibles qu’aux Alliés.

En outre, l’OTAN a mis en place divers mécanismes et outils de partenariat (politiques, programmes, plans d’action et autres instruments) pour soutenir la coopération avec ses pays partenaires. Dans certains cas, des programmes spéciaux ont été créés pour aider les partenaires à répondre à leurs besoins spécifiques.

En coopérant avec l’OTAN, les partenaires peuvent :

partager des points de vue sur des enjeux d’intérêt commun par des consultations politiques et par le partage du renseignement ;
obtenir des conseils et un appui relatifs à leur processus de réforme et de renforcement des institutions et des capacités de défense;

il peut s’agir de domaines comme l’intégration de la dimension de genre dans la sécurité et la défense ou la lutte contre la corruption dans le secteur de la défense ;

bénéficier d’un large choix d’activités, notamment des formations, des entraînements et des consultations (quelque 1 400 activités sont ouvertes chaque année aux partenaires, au travers du menu de coopération partenariale) ;
se préparer ensemble à de futures opérations et missions en participant à des exercices et à des entraînements ;
contribuer aux opérations et missions actuellement dirigées par l’OTAN ;
partager les enseignements tirés des opérations passées et élaborer des orientations pour l’avenir ;
collaborer avec les Alliés dans les domaines de la recherche et du développement des capacités, notamment dans le cadre de projets scientifiques conjoints ;
faire davantage en matière de maîtrise et de destruction des armements, des munitions et des dispositifs explosifs non explosés.

Les domaines de coopération entre l’OTAN et ses partenaires sont présentés ci-après.

 

Consultation

La consultation est essentielle pour le rôle qui est celui de l’OTAN en tant qu’alliance, et elle est un élément central des partenariats. Les consultations politiques peuvent aider les Alliés et les partenaires à comprendre les développements en matière de sécurité, y compris les problématiques régionales, ainsi qu’à élaborer des approches communes pour prévenir les crises ou relever les défis de sécurité. Les nombreux comités et organismes OTAN se réunissent souvent avec les partenaires pour définir leur coopération dans des domaines spécifiques. Tous les jours, et à différents niveaux, des réunions ont lieu entre les pays de l’OTAN et les pays partenaires (ensemble ou individuellement) sur des sujets très divers.

 

Interopérabilité

L’interopérabilité est l’aptitude des forces armées des pays à agir ensemble en utilisant des normes, des doctrines, des procédures et des équipements harmonisés. L’interopérabilité est essentielle pour les activités d’une alliance composée de nombreux pays dotés de leurs propres forces de défense, et elle est tout aussi importante pour opérer conjointement avec des partenaires désireux d’aider l’OTAN à atteindre ses objectifs tactiques, opératifs et stratégiques. La coopération au quotidien à l’OTAN – notamment avec les partenaires – porte essentiellement sur la réalisation de cette interopérabilité.

L’initiative pour l’interopérabilité avec les partenaires prévoit des mécanismes visant à resserrer la coopération avec les pays qui souhaitent développer plus avant leur interopérabilité avec l’OTAN. Elle vise à permettre aux forces des pays partenaires et à celles des pays de l’OTAN de maintenir et d’approfondir les relations étroites qu’elles ont nouées au fil des années dans le cadre des opérations, afin que les partenaires puissent contribuer à de futures opérations dirigées par l’OTAN ou, le cas échéant, à la Force de réaction de l’OTAN. Cet outil de partenariat s’est accompagné de nombreuses innovations, dont la possibilité d’offrir à certains partenaires de nouvelles opportunités de renforcement de la coopération. Quatre pays partenaires (Australie, Géorgie, Jordanie et Ukraine) ont actuellement accès à cette coopération renforcée, qui prévoit notamment un assouplissement du processus de participation de ces pays aux exercices et la tenue régulière de consultations sur des questions de sécurité.

La plateforme d’interopérabilité est une enceinte permanente destinée à des réunions avec certains pays partenaires ayant contribué à des opérations de l’OTAN ou pris des mesures concrètes pour accroître leur interopérabilité avec l’OTAN. Dans cette configuration, Alliés et partenaires étudient des projets et des questions ayant trait à l’interopérabilité, et notamment aux formations, aux entraînements, aux exercices, à l’évaluation, au développement des capacités, aux systèmes de commandement et de contrôle, et à la logistique.

 

Contribution aux opérations et missions dirigées par l’OTAN

Les pays partenaires contribuent aux opérations et missions dirigées par l’OTAN, qu’il s’agisse de soutenir la paix en formant les forces de sécurité dans les Balkans occidentaux ou de surveiller l’activité maritime, notamment en Méditerranée. Les partenaires, en tant que contributeurs, sont invités à élaborer, aux côtés des Alliés, les politiques et les décisions qui auront une incidence sur ces missions. Divers outils ont été créés pour aider les partenaires à développer leur capacité de participer aux opérations dirigées par l’OTAN et d’être interopérables avec les forces des Alliés.

 

Réforme de la défense et renforcement des institutions et des capacités

L’OTAN travaille depuis de nombreuses années avec les partenaires pour les aider à réformer leur secteur de la défense et à renforcer leurs institutions et capacités. Les Alliés sont convenus qu’une stabilité durable sur le long terme ne pouvait être obtenue que par une amélioration de la gouvernance du secteur de la défense et de la sécurité ainsi que de ses institutions. Il est essentiel de disposer d’institutions de défense viables, efficaces et résilientes si l’on veut, à longue échéance, garantir l’efficacité des activités visant à renforcer les capacités des partenaires.

Le plan d’action du partenariat pour l’établissement d’institutions de défense vise à soutenir les pays partenaires qui s’emploient à réformer et à restructurer leurs institutions de défense afin de répondre à leurs besoins nationaux et de respecter leurs engagements internationaux. Dans le contexte de l’OTAN, il peut s’agir aussi bien de définir des objectifs stratégiques et de réaliser des analyses conjointes que de proposer l’assistance et les conseils d’experts ou des formations ou entraînements ciblés. Les programmes individuels de partenariat et de coopération et les programmes d’experts visant certains aspects spécifiques du renforcement des institutions de défense, comme le programme de renforcement de la formation « défense » et le programme pour le développement de l’intégrité, permettent de conseiller les partenaires et d’encourager la réforme en matière de défense.

L’initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité se rapportant à la défense (DCB) met à profit la longue expérience et la vaste expertise de l’OTAN en matière de soutien, de conseil, d’assistance, de formation et d’activités de mentorat à l’intention des pays qui requièrent un soutien de l’Alliance pour renforcer leurs capacités. Elle permet d’élaborer, à la demande des pays et avec l’accord des Alliés, des paquets d’aide ciblée et adaptée aux besoins de leurs bénéficiaires (paquets DCB).  Actuellement, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, l’Iraq, la Jordanie, la Mauritanie, la République de Moldova, la Tunisie et l’ONU participent à cette initiative.

 

Autres domaines de coopération

L’OTAN s’adonne aussi à des activités avec les partenaires dans divers autres domaines où elle a acquis des compétences et élaboré des programmes. Il s’agit notamment :

 

Évolution des partenariats de l’OTAN

L’origine des partenariats remonte à 1990, lorsqu’à son sommet de Londres, l’OTAN s’est engagée à tendre la « main de l’amitié » à ses anciens adversaires du temps de la Guerre froide. Cet engagement allait rapidement déboucher sur la création de structures de coopération, et notamment du Conseil de coopération nord-atlantique, en 1991 (remplacé par le Conseil de partenariat euro-atlantique en 1997). C’est en janvier 1994 qu’a été lancé le premier programme de partenariat officiel de l’OTAN, le Partenariat pour la paix, qui s’adressait aux voisins européens de l’OTAN de même qu’aux pays de l’ex-Union soviétique. La même année, les Alliés inauguraient le Dialogue méditerranéen à l’intention de leurs voisins de la région méditerranéenne. En 2004, l’OTAN a lancé l’Initiative de coopération d’Istanbul, destinée aux pays de la région du Golfe, et, au fil des ans, elle a noué et développé des relations avec d’autres partenaires dans le monde, à la faveur de leur coopération à des missions et opérations qu’elle a elle-même dirigées.

Pour tenir compte des changements significatifs intervenus dans les partenariats de l’OTAN, ainsi que du concept stratégique adopté en 2010, il a été décidé, au sommet de Lisbonne tenu la même année, de réformer la politique de partenariat de l’OTAN afin de rendre le dialogue et la coopération plus inclusifs, plus souples, plus constructifs et davantage axés sur la stratégie. Ces travaux ont débouché sur une nouvelle politique de partenariat, que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN ont entérinée à leur réunion de Berlin en avril 2011 et qui visait à renforcer les partenariats existants en consolidant les mécanismes de consultation et en favorisant une coopération davantage axée sur des questions de fond. Cette politique prévoyait en outre une « boîte à outils » comprenant des mécanismes et des activités simplifiant la façon dont l’OTAN présentait ses offres de coopération aux partenaires.

Comme le prévoyait son concept stratégique de 2010, l’OTAN allait offrir à ses partenaires « davantage d’engagement politique avec l’Alliance et un rôle substantiel pour ce qui est de définir la stratégie et de prendre des décisions concernant les opérations dirigées par l’OTAN auxquelles ils contribuent ». Le cadre politico-militaire, qui régit la façon dont l’OTAN fait participer les partenaires aux consultations politiques et au processus décisionnel pour les opérations et missions auxquelles ils contribuent, a été actualisé, donnant ainsi à ces pays la possibilité de participer au processus d’élaboration des décisions, sans toutefois leur accorder le même pouvoir décisionnel que les pays membres.

Les décisions prises à Berlin ont ouvert la voie à de nouvelles formes de dialogue politique avec les partenaires, notamment au travers de configurations souples « à 32+n » (caractère thématique ou selon les événements), qui sont mises à profit, au cas par cas, pour renforcer les consultations sur les enjeux de sécurité d’intérêt commun et la coopération dans des domaines d’action prioritaire tels que la lutte contre la piraterie et la cyberdéfense. La politique adoptée en 2011 a également offert la possibilité de nouer des relations plus étroites avec des partenaires mondiaux ainsi qu’avec des acteurs internationaux clés et de nouveaux interlocuteurs du monde entier qui partagent l’attachement de l’Alliance à des relations internationales pacifiques mais qui n’ont pas conclu de programme de coopération individuel avec l’OTAN. Un certain nombre de partenaires mondiaux ont depuis lors adhéré à un cadre de partenariat de l’OTAN, le plus récent étant la Colombie, qui est devenue un pays partenaire en 2017.

Au sommet du pays de Galles, en 2014, afin d’appuyer leur engagement à l’égard de l’une des tâches fondamentales de l’Alliance qu’est la sécurité coopérative, les dirigeants des pays de l’OTAN ont entériné deux initiatives importantes à cet effet : l’initiative pour l’interopérabilité avec les partenaires et l’initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité se rapportant à la défense. La première avait pour objectif de renforcer la capacité de l’OTAN à assurer la sécurité avec les partenaires dans le futur au travers de l’interopérabilité, tandis que la seconde visait davantage à aider les partenaires, à leur demande, à assurer leur propre sécurité en renforçant leurs institutions et capacités de défense et de sécurité se rapportant à la défense.

Au sommet de Varsovie, en 2016, les Alliés ont souligné qu’ils s’employaient à contribuer davantage aux efforts de la communauté internationale en projetant la stabilité et en renforçant la sécurité en dehors du territoire de l’OTAN.

Au sommet de Bruxelles, en 2018, les Alliés se sont engagés à continuer de renforcer le rôle de l’OTAN à cet égard, en aidant leurs partenaires, sur demande, à mettre en place des institutions de défense plus solides, à améliorer la bonne gouvernance, à développer leur résilience, à assurer leur propre sécurité et à contribuer plus efficacement à la lutte contre le terrorisme. Cet investissement dans la sécurité des partenaires contribue à la sécurité de l’Alliance dans son ensemble, et les partenariats sont et resteront essentiels au fonctionnement de l’OTAN quand il s’agit de relever les défis de sécurité.

Au sommet de Madrid, en 2022, l’OTAN a adopté son nouveau concept stratégique, dans lequel la sécurité coopérative continue d’être considérée comme l’une des trois tâches fondamentales de l’Organisation. La notion de sécurité coopérative repose sur l’idée qu’un vaste réseau de relations de partenariat avec des pays et des organisations du monde entier constitue le meilleur moyen d’assurer la sécurité euro-atlantique. Comme indiqué dans le concept stratégique 2022, « le dialogue politique et la coopération pratique avec les partenaires, fondés sur le respect mutuel et l’intérêt de toutes les parties, contribuent à la stabilité au-delà de nos frontières, favorisent la sécurité à l’intérieur de celles-ci et aident à l’exécution des tâches fondamentales de l’OTAN. Les partenariats sont des atouts indispensables lorsqu’il s’agit de protéger les espaces internationaux, d’accroître notre résilience et de préserver l’ordre international fondé sur des règles. »