En Belgique, le procès d’un chauffeur de bus français révèle les terribles circonstances d’un accident mortel. Sous stupéfiants et affaibli par le jeûne du ramadan, il avait perdu le contrôle, faisant 2 morts et de nombreux blessés graves. Les détails choquants de cette tragédie qui aurait pu être évitée.
C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce lundi devant le tribunal d’Anvers en Belgique. Bardad B., un homme de nationalité française, doit répondre d’homicides et blessures involontaires suite à un dramatique accident de car BlaBlaCar survenu en avril 2022. Un drame qui aurait pu être évité et dont les circonstances soulèvent de nombreuses questions.
Un chauffeur sous l’emprise de stupéfiants et affaibli par le jeûne
Ce jour-là, le 10 avril 2022, le bus transportait une trentaine de voyageurs âgés de 16 à 39 ans entre Lille et les Pays-Bas. Mais vers 11h45, près d’Anvers, le véhicule a soudainement dévié de sa trajectoire, percutant violemment une glissière de sécurité avant de se coucher sur le flanc.
Le bilan est terrible : deux jeunes gens, Loreleï et un Colombien de 29 ans, ont perdu la vie. Dix autres passagers ont été très grièvement blessés, certains sont mutilés à vie. Et les premiers éléments de l’enquête ont rapidement mis en lumière les circonstances accablantes.
Le conducteur, Bardad B., roulait sous l’influence de stupéfiants au moment du drame, selon les tests effectués. Mais il a aussi déclaré aux enquêteurs qu’il faisait le ramadan et qu’il n’avait pas mangé depuis 22h la veille, soit près de 12 heures au moment des faits, ce qui laisse supposer un état de grande fatigue.
Irresponsabilité criminelle
Conduire un véhicule transportant des dizaines de passagers tout en étant sous l’emprise de drogues et en état de faiblesse suite à un jeûne prolongé, voilà une attitude totalement irresponsable qui relève presque de la mise en danger délibérée d’autrui.
Les usagers des transports en commun et du covoiturage doivent pouvoir avoir une confiance absolue dans les chauffeurs à qui ils confient leurs vies. C’est un devoir sacré que de garantir leur sécurité. Le moindre manquement, la moindre prise de risque est inacceptable dans ce contexte.
C’était un véritable carnage, un des pires accidents de car que j’aie eu à gérer. Je n’ose imaginer la douleur et la colère des victimes et de leurs proches.
Un secouriste présent sur les lieux du drame
Prévenir de telles tragédies
Cet effroyable accident soulève de nombreuses questions. Comment un chauffeur dans cet état a-t-il pu prendre le volant ? Quels sont les contrôles et procédures en place chez BlaBlaCar pour s’assurer de l’aptitude des conducteurs ? Faut-il revoir les règles pour les chauffeurs professionnels pratiquant un jeûne religieux comme le ramadan ?
Il est essentiel que toute la lumière soit faite lors de ce procès et que les responsabilités soient clairement établies. La justice doit être implacable face à une telle négligence criminelle. Et tous les acteurs du secteur doivent en tirer les leçons pour renforcer les contrôles et la prévention. Il en va de la vie de milliers d’usagers.
Pensées pour les victimes
Au-delà des enjeux de sécurité, n’oublions pas le terrible drame humain. Deux jeunes ont perdu la vie, fauchés en pleine jeunesse. De nombreux blessés porteront à vie les séquelles physiques et psychologiques de cet accident. Des familles sont brisées, des vies gâchées par l’irresponsabilité d’un seul homme.
Espérons que le procès permettra aux victimes et à leurs proches de faire leur deuil et d’obtenir justice. Rien ne pourra effacer leur souffrance, mais la reconnaissance de la responsabilité criminelle du chauffeur et une sanction à la hauteur de la faute seraient un premier pas.
Cet accident tragique est un terrible rappel de la fragilité de la vie et de l’immense responsabilité de ceux à qui nous la confions lorsque nous montons dans un bus ou une voiture. Mettre des vies en danger par son irresponsabilité est inacceptable et doit être sévèrement condamné. En mémoire des victimes, tout doit être fait pour que de tels drames ne se reproduisent plus.