Comment avez-vous commencé la danse ?
Julien : La danse, c’est quelque chose que je fais depuis petit. J’ai commencé à faire de la gymnastique et j’en ai fait pendant sept ans. Ce n’était pas vraiment de la danse, mais il y a toujours ce côté artistique que j’aimais beaucoup. Une fois arrivé au collège, j’ai fait une grande pause de sport. C’est un peu par hasard, en recommençant à danser, surtout, je pense, un peu grâce aux réseaux sociaux et à TikTok que je me suis dit : ‘Pourquoi pas essayer de faire de la danse ?’. Donc j’ai essayé de chercher en entrant au lycée des écoles de danse qui pourraient me satisfaire. C’est grâce à mon amie, qui s’appelle Clémence, qui m’a dit d’essayer dans son école de danse et au final, ça a été le coup de cœur.
Comment s’est passée la rencontre avec Alexandra, votre prof ?
C’était un cours d’essai, donc totalement gratuit et quand on arrive, on ne sait pas trop où on met les pieds (rires). On court, tout se passe bien, on s’amuse. Et vraiment, pour une fois, je me suis dit : ‘Là, je sens que c’est la bonne école parce que la professeure me plaît, les choré me plaisent, c’est un bon niveau. J’ai envie de continuer là-bas’. Et vers la fin du cours, on se rapproche de la fin et là, la prof me dit : ‘Allez, on arrête la chorégraphie. On on va faire un cercle d’improvisation’. Avec ma copine Clémence, on se regarde, on se dit : ‘Mon Dieu, hors de question’. On vient d’arriver, on veut se faire discret, on veut juste danser. Qu’est-ce qui se passe ? À l’aide ! (Rires). Au final, on se lance et puis, à la fin du cours, il y a Alexandra qui vient me voir, et qui me dit : ‘Ça fait combien de temps que tu fais de la danse ?´.
Donc je suis honnête et je lui dis que là, c’est mon premier cours. Elle me dit : ‘Très bien. Tu vas venir faire le cours beaucoup plus souvent. Et puis, tu vas pas faire que du hip hop et du street dance’. Elle me dit : ‘Non, tu peux faire du jazz aussi avec moi, puis tu vas faire du contemporain. Tu verras, ça va te plaire’. Elle ne m’a pas trop laissé le choix. Et au final, au fur et à mesure, j’ai pris ses cours. On était très souvent sur la même longueur d’ondes et puis, je suis un élève assez docile (rires). Je voulais vraiment aller loin, parce que ça me plaisait beaucoup ce que je faisais avec Alex. Donc, au fil du temps, on est passé un peu d’une relation prof-élève à limite amis, alors qu’on n’a pas du tout le même âge.
Comment avez-vous décidé de participer à La France a un incroyable talent ?
L’année dernière, on a commencé à faire des compétitions un peu pour se donner un challenge, et c’est vraiment Alexandra, qui, avec une autre partenaire de danse, m’a dit : ‘Vous deux, je vous veux en duo pour faire des compétitions. J’ai envie de me lancer ce challenge. Est-ce que vous voulez me suivre ?´. Nous, on a accepté. Dès les premières compétitions, on s’est rendu compte qu’on pouvait aller loin quand même et ça nous plaisait. Donc au final, un peu dans mon dos, Alexandra a décidé d’envoyer quelques vidéos à Incroyable talent et on a passé des pré-sélections par vidéo. Je pense que le fait qu’elle m’ait inscrit là-bas, ça a été la plus grosse surprise.
La surprise a-t-elle été totale sur scène ?
Totalement. Au tout début, elle recevait des mails, elle recevait des coups de fil. On me demandait de faire des vidéos de présentation. J’étais en mode : ‘Bon, d’accord…’ Et en fait, je me suis rendu compte que ça commençait à devenir sérieux cette histoire (rires). Ça fait quelque temps, depuis que je travaille avec Alex, que je me dis : ‘Pourquoi pas essayer de travailler, de me créer une carrière de danseur et de finir danseur, finalement’. C’est peut-être un super tremplin, c’est peut-être une superbe expérience. Et puis, même si je ne finis pas danseur, au final, c’est juste dingue de se dire qu’on a fait ça, surtout pour moi, parce que je regardais énormément cette émission quand j’étais petit. Pas forcément la France, je regardais beaucoup sur YouTube les rediffusions pour les États-Unis, le Royaume-Uni, même l’Italie, etc. Au final, j’ai gambergé, j’y ai réfléchi et je me suis dit : ‘Pourquoi pas ?’.
Vous vous étiez donc préparé à passer à deux et vous vous retrouvez seul sur scène…
Ce qui s’est passé, c’est qu’Alex a fait les choses très bien, puisqu’elle m’avait expliqué qu’on irait à La France a un incroyable talent cette année et que pendant la même semaine, ça tombait super bien parce qu’il y avait une audition pour une école ou pour un spectacle. Je ne sais plus trop ce qu’elle m’a dit, mais en tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’on a préparé un duo et un solo. En fait, une une fois devant le jury, elle m’a dit : ‘Le solo que tu as créé pour l’école, etc, il n’y a pas d’école du tout. Là, le solo que je t’ai créé, tu peux le faire tout de suite, maintenant’. Ça fait qu’au final, on avait déjà travaillé sur les deux, mais que j’en ai fait qu’un. Je me suis juste laissé porter. C’est très rare d’ailleurs pour moi, parce que je suis quand même quelqu’un qui préfère avoir le contrôle sur ce que je fais.
Quel a été votre état d’esprit ?
À ce moment-là, je me suis dit : ‘OK, il y a des caméras, il y a des gens, il y a tes parents, tu as fait déplacer ta meilleure amie. Là, il faut juste assumer. Tu donnes juste le meilleur de toi-même. Et d’un côté, j’étais tellement hyper content d’être là que je n’ai pas forcément cherché à comprendre. Je n’ai même pas eu le temps de stresser. D’ailleurs, c’est vraiment comme ça que je me suis senti tout au long du trajet, le fait qu’on arrive, qu’on se fasse maquiller, qu’on se fasse filmer, etc. J’étais juste en mode : ‘Ouah, c’est un rêve éveillé’. Et plus j’avançais là-dedans, plus j’avançais dans cette expérience, j’avais l’impression d’être dans mon état alors qu’au final, je n’ai jamais fait ça de ma vie. Mais c’était tellement naturel et je me sentais tellement bien là-bas. Et quand elle m’a annoncé ça, j’étais en mode : ‘OK. Il y a certaines prières qui ont été entendues’ (rires). Là, je fonce, je donne tout ce que j’ai à donner. Le petit garçon devant son miroir qui voulait danser à côté des stars, là, c’est lui qui est devant les projecteurs.
Votre prestation s’est super bien passée. Comment vous êtes-vous senti ?
Franchement, j’ai réfléchi, et on en a reparlé après avec Alex et même mes proches. J’ai trouvé que les commentaires du jury étaient d’une justesse et d’une gentillesse incroyables dans le sens où ils perçoivent très bien ce que tu leur donnes. Le fait d’être autant compris dans son art, même si ce n’est pas forcément ce qu’ils font, parce qu’un magicien, une chanteuse, etc, qui ne font pas forcément de la danse, mais qui en ont vu, forcément, on se dit : ´Ça fait du bien d’être compris et ça fait du bien d’avoir un avis surtout professionnel, à cette échelle. Ils ont été juste super gentils. Toujours dans la bienveillance à vouloir t’encourager à aller beaucoup plus loin. Parce que moi, ce qu’ils m’ont dit, c’est que oui, c’est très, très beau ce que tu fais, mais on sent quand même que ça fait que deux ans que tu fais de la danse. Mais si tu travailles, tu peux aller tellement loin, donc juste continue. Et ça m’a fait juste trop plaisir.