(Montréal) Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a appelé jeudi les Occidentaux à autoriser son pays à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée, pour répondre à l’envoi en Russie de soldats nord-coréens prêts à combattre en Ukraine.

Publié à 20h33

Andriï Sybiga, qui s’exprimait lors d’une conférence de paix à Montréal, a estimé que le déploiement des troupes nord-coréennes à la frontière avec l’Ukraine constituait une « véritable escalade » dans la guerre.

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« Nous avons besoin d’une réaction forte », a-t-il plaidé. « Nous avons besoin d’une décision forte de nos alliés, qu’ils lèvent toutes les restrictions sur l’usage de missiles de longue portée vers le territoire russe ».

PHOTO KHALED DESOUKI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga

« C’est notre droit à l’autodéfense et nous parlons de cibles militaires sur le territoire russe », a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de réclamer à ses alliés occidentaux d’autoriser ses forces à frapper à l’intérieur de la Russie en profondeur avec des missiles à longue portée.

Plusieurs pays, dont les États-Unis, se refusent à donner un tel feu vert, par crainte d’une escalade avec Moscou.

Citant les services de renseignement américains, le secrétaire d’État Antony Blinken a indiqué jeudi que sur les 10 000 soldats nord-coréens qui, selon Washington, sont entrés en Russie, jusqu’à 8000 « ont été déployés dans la région de Koursk », à la frontière avec l’Ukraine.

« Nous n’avons pas encore vu ces troupes se déployer au combat contre les forces ukrainiennes, mais nous nous attendons à ce que cela se produise dans les prochains jours », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin et leurs homologues sud-coréens.

Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a également affirmé que Pyongyang avait fourni plus de « 1000 missiles » à la Russie.

À Montréal, les Ukrainiens ont reçu le soutien du ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide.

Ils « veulent utiliser ces armes contre des cibles militaires, des cibles militaires qui servent à la Russie dans son attaque contre l’Ukraine. Cela devrait être la seule restriction », a-t-il argué, en soulignant que le Canada et plusieurs pays européens partageaient ce point de vue.