CHRONIQUE DE CAMPAGNE – L’archevêque ukrainien catholique de Philadelphie déplore le «grand malaise» d’une société américaine qui, ayant «perdu la notion du bien et du mal», peine à voir les dangers stratégiques majeurs.
Envoyée spéciale à Philadelphie
En ce début novembre, nous accompagnons dans la cathédrale gréco-catholique de l’Immaculée-Conception à Philadelphie l’archevêque Borys Gudziak, personnage clé de l’Église catholique d’Ukraine et grand défenseur de la cause ukrainienne en Amérique. Dans ce lieu magnifique construit en 1920, décoré par une artiste ukraino-américaine qui passa sa vie à en peindre les fresques, ainsi que celles de près de quatre-vingts autres églises, les tumultes toxiques de la campagne présidentielle et les insultes quotidiennes qui y fusent entre candidats paraissent lointains.
« Je voulais vous montrer toute cette beauté avant que nous n’abordions de plus sombres sujets », sourit l’ecclésiastique, qui fut l’élève du légendaire cardinal Jozef Slipyj à Rome et est docteur en histoire culturelle de l’université de Harvard. Il raconte que, dans les années 1960, la communauté ukraino-américaine de ce diocèse comptait près de 100.000 ouailles, contre 10.000…