Quelques secondes seulement après que Donald Trump a revendiqué sa victoire sur scène, après sa victoire en Pennsylvanie, nos invités étaient réunis en studio pour commenter cette élection dont l’issue, si elle n’est pas encore officielle, semble clairement pencher en faveur du Républicain, qui a promis “l’âge d’or des États-Unis”.
“Le plus impressionnant, c’est de revenir le 6 janvier 2021, quand ses militants prenennt le Capitole d’assaut. On se dit qu’on n’entendra plus jamais parler de ce type, sinon en prison ou en procès. Et en trois ans, il a réussi à remonter la pente, à reconstruire une force politique : le mouvement MAGA est aujourd’hui tout puissant aux États-Unis”, analyse Thomas Snegaroff. “Ce qui est frappant dans ce qu’on vient d’entendre, c’est son calme : il n’y a plus d’outrance. Comme si l’outrance avait eu une fonction pendant la campagne, qui était de détourner la lumière de Kamala Harris, on n’a parlé que de lui. Personne ne connaît le slogan de campagne de Kamala Harris”.
L’info de France Inter Écouter plus tard
Lecture écouter 4 min
“Kamala Harris n’a pas réussi à faire la différence en trois mois”
“On se dirige vers une énorme victoire de Trump, avec un effet de sidération et de choc pour les démocrates. Il y a une partie de l’Amérique qui est restée traumatisée du 6 janvier 2021, et une partie de l’Amérique, en particulier les femmes, qui voient pour la deuxième fois une femme battue par le même homme, lui-même accusé d’agressions sexuelles, lui qui a permis à la Cour suprême de revenir sur le droit à l’avortement”, rappelle Célia Belin, du bureau de l’ECFR (Conseil européen pour les relations internationales). Elle souligne aussi que Kamala Harris a eu l’une des plus courtes campagnes de l’histoire, “elle n’a pas réussi à faire la différence en trois mois”.
“On croyait les républicains en mauvaise posture, or ils sont sur le point de remporter le vote populaire, ce qu’ils n’ont fait qu’en 1988 et en 2004”, analyse aussi l’historien Justin Vaïsse, qui note aussi que les républicains ont aussi obtenu la majorité au Sénat. “Trump continue à comprendre et à faire une connexion avec l’Amérique, avec des ressorts très largement culturels. Pendant quatre ans, la théorie de Biden a été d’essayer de relever le niveau de vie des classes moyennes. On voit que ça ne marche pas, parce que ce n’est plus le déterminant du vote”, dit-il. Et parmi ces déterminants, selon Célia Belin, “il y a l’image de l’homme fort (…) Donald Trump vient et dit, que vous soyez d’accord ou non, moi je vais faire des politiques de force, je vais diriger”.