Il porte encore son bracelet d’accréditation Paris 2024 au poignet droit, comme pour prolonger encore un peu « cette expérience incroyable ». Technicien chez Orange à Guingamp actuellement en prêt de compétence sur le site de Lannion, Mickaël Derrien, 39 ans, faisait partie des 1 000 employés de l’opérateur télécoms mobilisés lors des Jeux olympiques et paralympiques.
Et s’il vibre encore autant à l’évocation de ses quatre mois passés dans la capitale, c’est parce qu’il est de retour à Grâces, où il vit, depuis… seulement deux semaines. « J’ai participé à la désinstallation des réseaux wifi, Ethernet et fibre optique après les avoir raccordés fin mai », explique le trentenaire, basé sur le site des Invalides le temps des compétitions. « J’ai eu un petit coup de blues quand tout s’est terminé, mais j’étais heureux de retrouver ma compagne et mes deux enfants. Ils m’ont reconnu, tout va bien », plaisante-t-il.
Des champions et des stars télé
Et alors, ces Jeux ? « Aucune fausse note, seulement un léger coup de stress le soir de la cérémonie. Vu la météo, on craignait pour l’état du site le lendemain. Mais tout était nickel. » La suite de cette aventure professionnelle passée en zone médias et tribune presse « pour assurer le SAV en cas de problème » ressemblerait presqu’à un séjour en colonie de vacances.
Les souvenirs abondent. Le champion olympique de cyclisme Remco Evenepoel en plein échauffement avant le contre-la-montre, « l’ambiance de folie » lors des passages de Lisa Barbelin, médaillé de bronze au tir à l’arc, les vedettes de la télé aperçues au départ du Marathon pour tous, comme Hervé Mathoux, de Canal +, que ce grand fan de foot a reconnu parmi les Miss France et les participants de l’émission Koh-Lanta…
La disqualification de la para-marathonienne espagnole Elena Congost l’a beaucoup marqué : « Son guide était perclus de crampes, elle l’a « tiré », leur lien au poignet a lâché à quelques mètres de l’arrivée. Disqualifiée. Après 42 km, c’est terrible… », juge le coureur amateur.
Dans le fan-club d’Alexandre Léauté
« Mais on a bossé aussi hein ! Sans coup de fatigue, grâce à l’adrénaline. Dans une super équipe d’ailleurs, avec deux autres Bretonnes de Rennes et Brest. On était comme une petite famille. » Logé à Montrouge puis Ivry-sur-Seine, Mickaël Derrien s’est rendu chaque jour ou presque au travail à vélo, circulant dans un Paris « calme, fluide et sécurisé ». Durant l’un de ses jours de repos, c’est aussi le vélo qui lui a procuré l’un de ses meilleurs souvenirs, au vélodrome de Saint-Quentin. Le 30 août, au milieu du fan-club d’Alexandre Léauté, Mickaël Derrien était aux premières pour assister au sacre du crack de Saint-Caradec en finale de la poursuite individuelle C2. « Son oncle est un collègue. On a vécu un très grand moment », conclut le licencié du Plouisy Grâces Tennis Club.