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La mortalité infantile a augmenté aux Etats-Unis depuis la révocation de la protection fédérale du droit à l’avortement

La mortalité infantile a fortement augmenté aux Etats-Unis, notamment en raison d’anomalies congénitales, dans les mois qui ont suivi la révocation par la Cour suprême de la garantie fédérale du droit à l’avortement, selon une nouvelle étude publiée lundi.

Menée par Maria Gallo et Parvati Singh de l’Université de l’Ohio, cette étude publiée dans le journal JAMA Pediatrics analyse les conséquences des restrictions à l’IVG à partir d’une base de données nationale. Ses résultats rejoignent ceux d’études publiées plus tôt cette année sur le seul Etat du Texas, où l’avortement est désormais interdit, y compris en cas d’inceste ou de viol.

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Mettant fin à un demi-siècle de jurisprudence, la Cour suprême, à majorité conservatrice depuis la nomination de trois juges par Donald Trump, a redonné en juin 2022 aux Etats toute latitude pour légiférer sur l’avortement. Au moins 20 d’entre eux ont depuis mis en place des restrictions partielles ou totales à l’interruption volontaire de grossesse.

Des taux 7 % plus élevés qu’attendu

Dans les mois qui ont suivi la décision de la Cour suprême, « la mortalité infantile aux Etats-Unis a été plus élevée que ce à quoi nous nous attendions », les chiffres à l’échelle nationale étant habituellement plutôt stables avec des pics et des creux liés à des effets saisonniers prévisibles, explique à l’Agence France-Presse Maria Gallo, professeure d’épidémiologie spécialiste de la santé reproductive.

En octobre 2022, en mars 2023 et en avril 2023, les taux de mortalité infantile étaient 7 % plus élevés qu’habituellement à l’échelle nationale, avec 247 morts supplémentaires pour chacun de ces mois. La majorité de ces décès ont été attribués à des anomalies congénitales.

« Ce sont des cas dans lesquels, avant la décision de la Cour suprême, il aurait été possible d’avorter plutôt que de mener la grossesse à terme et de devoir assister à la mort de son enfant », souligne Maria Gallo.

La prochaine étape pour les chercheuses sera d’établir si cette hausse a été observée partout ou si elle s’est concentrée dans les Etats qui ont restreint l’accès à l’IVG. « Il y a un bilan humain plus large à prendre en compte, en incluant les conséquences sur la santé mentale de se voir refuser un avortement ou d’être forcé à mener à terme une grossesse quand le fœtus présente une anomalie congénitale mortelle », ajoute Parvati Singh.

Un argument de campagne pour Kamala Harris

Le sujet de l’IVG occupe une place importante dans la campagne présidentielle, à quinze jours de l’élection aux Etats-Unis. Le 5 novembre, les Américains se prononceront aussi sur la garantie par les Etats du droit à l’avortement dans pas moins de dix d’entre eux. Kamala Harris en a fait un de ses principaux sujets de campagne.

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Lundi, en meeting au côté de la candidate démocrate, la républicaine Liz Cheney a estimé qu’à cause de la décision de la Cour suprême sur l’IVG, les femmes ne recevaient plus les soins médicaux dont elles ont besoin. « Ce n’est pas viable pour nous en tant que pays et cela doit changer », a-t-elle déclaré.

« Le peuple américain vote pour la liberté, quel que soit le parti pour lequel il est inscrit sur les listes électorales », a dit de son côté à la presse Kamala Harris, en marge d’un meeting dans le Michigan, mettant en garde sur le fait que « nos filles auront moins de droits que leurs grands-mères » si le droit à l’avortement n’est pas rétabli.

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