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Après avoir entretenu un partenariat étroit avec l’OTAN pendant près de trente ans, la Finlande est devenue membre de l’Alliance le 4 avril 2023. Le partenariat de la Finlande avec l’OTAN reposait sur la politique de non alignement militaire du pays, qui a été modifiée après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

 

La coopération a débuté en 1994, lorsque la Finlande a rejoint le programme de partenariat pour la paix (PPP). En 1997, le pays est devenu membre du Conseil de partenariat euro­atlantique (forum de dialogue multilatéral rassemblant tous les Alliés et tous les pays partenaires de la zone euro-atlantique).
Pendant de nombreuses années, la Finlande a été l’un des partenaires les plus actifs de l’Alliance, et elle a apporté une contribution précieuse aux opérations et missions dirigées par l’OTAN dans les Balkans, en Afghanistan et en Iraq.
En tant que partenaire « nouvelles opportunités »1 (pays partenaire fournissant des contributions particulièrement importantes aux opérations de l’OTAN et à la réalisation des autres objectifs de l’Alliance), la Finlande s’est vu offrir davantage d’opportunités de dialogue et de coopération avec les Alliés.
Dans le contexte de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, qui a débuté en février 2022, la Finlande (conjointement avec la Suède) a remis, le 18 mai, sa lettre officielle de demande d’adhésion à l’OTAN.
Le 4 juillet 2022, à l’issue du sommet que les dirigeants des pays de l’OTAN ont tenu à Madrid, la Finlande et la Suède ont mené à bien – au siège de l’Organisation, à Bruxelles – les pourparlers d’adhésion. Les trente Alliés ont signé les protocoles d’accession de la Finlande et de la Suède le jour suivant.
Le protocole d’accession de la Finlande a ensuite été ratifié par chacun d’entre eux selon les procédures nationales en vigueur.
Le 4 avril 2023, la Finlande est devenue membre à part entière de l’OTAN en remettant son instrument d’accession au Traité de l’Atlantique Nord au gouvernement des États-Unis lors d’une cérémonie organisée au siège de l’OTAN, à Bruxelles.

Sur la voie de l’adhésion

L’OTAN et la Finlande partagent depuis longtemps les mêmes valeurs. La Finlande, un des plus proches partenaires de l’OTAN, a mené une coopération intensive avec l’Alliance pendant plusieurs décennies, sans pour autant aspirer à en devenir membre. Le partenariat de la Finlande avec l’OTAN reposait sur la politique de non-alignement militaire du pays et sur un solide consensus politique national, que l’OTAN a pleinement respectés.

La position de la Finlande a changé après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, invasion qui a provoqué la crise de sécurité la plus grave en Europe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Au terme d’un processus démocratique exhaustif, la Finlande (conjointement avec la Suède) a remis, le 18 mai 2022, sa lettre officielle de demande d’adhésion à l’OTAN. Le 4 juillet 2022, à l’issue du sommet de l’OTAN tenu à Madrid, les dirigeants des pays de l’Alliance ont mené à bien les pourparlers d’adhésion et ont signé, le lendemain, les protocoles d’accession de la Finlande et de la Suède.

Après la signature de ces protocoles, ces deux pays se sont vu octroyer le statut de « pays invité », ce qui a permis à leurs représentants de prendre part aux réunions de l’Alliance en qualité d’observateurs.  

Dans les mois qui ont suivi, le protocole d’accession de la Finlande a été ratifié dans les capitales des trente pays membres de l’Alliance. La Finlande (représentée par son ministre des Affaires étrangères) a finalement accédé au traité de Washington (Traité de l’Atlantique Nord) en remettant son instrument d’accession au gouvernement des États-Unis (représenté par le secrétaire d’État américain) au siège de l’OTAN, devenant ainsi membre à part entière de l’Alliance le 4 avril 2023.

C’est ensuite la Suède qui a rejoint l’Alliance, le 7 mars 2024, après ratification de son protocole d’accession par tous les pays membres de l’OTAN suivant les procédures nationales en vigueur et remise de son instrument d’accession au département d’État des États-Unis.

 

Principaux domaines de coopération

La coopération entre la Finlande – en tant que pays partenaire – et l’OTAN a été mutuellement bénéfique et a porté sur les domaines suivants (la Finlande continue d’ailleurs de participer à de nombreuses activités dans ces domaines en tant que pays membre) :

Renforcement des capacités et de l’interopérabilité

La Finlande a participé au processus de planification et d’examen du PPP (PARP) et adhéré au concept de capacités opérationnelles, deux mécanismes qui aident les pays partenaires à planifier leurs contributions aux opérations de soutien de la paix dirigées par l’OTAN et à en évaluer le degré de préparation.
La Finlande a participé aux exercices de l’OTAN et du PPP, et elle a déclaré différentes unités d’infanterie, du génie, navales et aériennes comme étant potentiellement disponibles pour des exercices et des opérations.
La Finlande participe à une initiative dans le domaine du transport aérien stratégique, en l’occurrence le programme pour la capacité de transport aérien stratégique (SAC).
En 2017, elle a créé à Helsinki le Centre d’excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides. Ce centre, qui est ouvert aux États participants, bénéficie du soutien de l’OTAN et de l’UE.
Début 2014, dans le cadre de l’initiative pour l’interopérabilité avec les partenaires, la Finlande a rejoint la plateforme d’interopérabilité, qui rassemble les Alliés et des pays partenaires actifs dans les opérations de l’OTAN.
La Finlande et l’OTAN ont signé en 2017 un accord-cadre politique de coopération en matière de cyberdéfense. Elle a aussi participé aux activités du Centre d’excellence pour la cyberdéfense en coopération (homologué par l’OTAN), aux exercices de cyberdéfense de l’OTAN et à des projets de défense intelligente en rapport avec la cyberdéfense.
En juillet 2001, l’OTAN a officiellement reconnu le Centre international des forces de défense finlandaises (FINCENT) comme centre d’entraînement du PPP. Le FINCENT offre une formation à la gestion de crise militaire pour le personnel des organisations internationales comme l’OTAN, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’UE.
La Finlande entretient des liens étroits avec d’autres pays nordiques, et elle participe à la Coopération nordique de défense (NORDEFCO), une initiative de défense régionale qui encourage la collaboration entre les différentes forces armées nordiques.

Soutien aux opérations et missions dirigées par l’OTAN

La première contribution de la Finlande à une opération dirigée par l’OTAN remonte à 1996, lorsqu’elle a mis un bataillon à la disposition de la force de maintien de la paix dirigée par l’OTAN en Bosnie-Herzégovine.
À partir de 2002, des soldats finlandais ont opéré aux côtés des forces de l’Alliance en Afghanistan – d’abord dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), dont la mission s’est achevée fin 2014, puis dans le cadre de la mission de suivi Resolute Support (RSM), qui visait à continuer de dispenser formation, conseil et assistance aux forces et aux institutions de sécurité afghanes jusqu’à son achèvement, en septembre 2021. Par ailleurs, la Finlande a versé plus de 14 millions de dollars au fonds d’affectation spéciale pour l’armée nationale afghane.
Elle met en outre des personnels à la disposition de la force de maintien de la paix dirigée par l’OTAN au Kosovo (KFOR).
La Finlande participe aussi à la mission OTAN en Iraq (NMI), la mission de conseil et de renforcement des capacités menée par l’Organisation en Iraq.
La Finlande a rejoint la Force de réaction de l’OTAN (NRF) renforcée, dans un rôle complémentaire et sous réserve de décisions nationales. En outre, elle a signé un mémorandum d’entente sur le soutien du pays hôte, en vertu duquel elle pouvait, moyennant une décision nationale, fournir un soutien logistique aux forces alliées stationnées ou en transit sur son territoire pour les besoins d’un exercice ou en temps de crise.

Autres domaines de coopération

La Finlande coopère avec le Comité pour la résilience de l’OTAN et avec les Alliés sur des évaluations régionales, la sécurité des approvisionnements, la protection des infrastructures critiques, et la fourniture d’un soutien mutuel face aux conséquences d’une catastrophe ou d’un accident majeur dans la zone euro-atlantique.
Une liste des ressources civiles de la Finlande a été établie avec le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC) de l’OTAN, et la Finlande a apporté des contributions au pool OTAN d’experts de la préparation du secteur civil. Par ailleurs, la Finlande a dispensé aux Alliés et aux autres pays partenaires des formations sur la préparation du secteur civil.
D’autres activités de coopération pratique ont lieu au titre du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), principalement des activités en lien avec la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense, la défense contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), la sécurité environnementale et les technologies de pointe. La participation de la Finlande au programme DEXTER, relatif au développement d’un système intégré de détection des explosifs et des armes à feu dans les espaces publics, en est un très bon exemple.
La Finlande appuie activement la mise en application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, sur les femmes, la paix et la sécurité, et, depuis 2008, elle a établi plusieurs plans d’action nationaux en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité.
La Finlande soutient activement les projets sur fonds d’affectation spéciale menés par l’OTAN dans divers pays partenaires. Elle a jusqu’à présent contribué à une dizaine de ces projets, notamment au fonds d’affectation spéciale pour les partenariats, au fonds d’affectation spéciale pour le renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s’y rapportant (DCB), et au fonds d’affectation spéciale pour l’ensemble complet de mesures d’assistance (CAP) en faveur de l’Ukraine. Il s’agit notamment de projets portant sur la fourniture d’abris et de groupes électrogènes, de carburant et de moyens de réadaptation médicale à l’Ukraine et de projets DCB en Géorgie, en Irak, en Jordanie et en République de Moldova.

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