Publié23. octobre 2024, 22:09

Élisabeth Borne: Rumeurs d’homosexualité: «Je n’aurais pas eu de problème à le dire»

Invitée par France Inter, l’ex-Première ministre française s’est confiée sur les rumeurs et le sexiste auxquels elle a dû faire face. Cela alors que son livre «Vingt mois à Matignon» est sorti mercredi.

Élue députée du Calvados en 2022, réélue en 2024, Élisabeth Borne s’est déclarée mi-août candidate à la tête du parti présidentiel Renaissance, qui attend toujours la déclaration de candidature de Gabriel Attal.

Élue députée du Calvados en 2022, réélue en 2024, Élisabeth Borne s’est déclarée mi-août candidate à la tête du parti présidentiel Renaissance, qui attend toujours la déclaration de candidature de Gabriel Attal.

AFP

Dans son livre «Vingt mois à Matignon», sorti mercredi, Élisabeth Borne revient sur son parcours personnel et sur son expérience du pouvoir, marquée par les douloureuses réformes des retraites et de l’immigration.

Invitée sur France Inter, l’ancienne Première ministre française a également confié qu’elle trouvait «incroyable que l’on puisse imaginer» qu’elle aurait «pu être homosexuelle et ne pas le dire», alors qu’elle était interrogée sur des rumeurs qui ont jalonné son parcours politique.

«Je n’ai vraiment pas compris», a affirmé la députée Renaissance mercredi sur France Inter. «Il y a des tas de femmes et hommes politiques qui n’ont aucun problème pour dire qu’ils sont homosexuels», a-t-elle poursuivi, assurant que si elle l’avait été, elle n’aurait «pas eu de problème pour le dire».

«Mais il y a de petites rumeurs qui continuent», a regretté l’ancienne Première ministre qui, lorsqu’elle était à la tête du gouvernement, se montrait soucieuse de préserver sa vie privée. Elle a estimé qu’il s’agissait des «aléas de la vie politique». Son successeur à Matignon, Gabriel Attal, s’était réjoui, dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale en janvier dernier, de «pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité».

Macron et son fonctionnement

Dans son ouvrage, elle dénonce également le sexisme en politique. «Ça n’a pas été facile. On a l’impression qu’il y a deux catégories de Premiers ministres, les hommes et les femmes», a regretté Élisabeth Borne, seconde femme à avoir occupé cette fonction après Édith Cresson (1991-1992).

L’ancienne préfète et patronne de la RATP, qui fut conseillère de Lionel Jospin à Matignon puis ministre et Première ministre des gouvernements d’Emmanuel Macron, revient sur ses relations avec le chef de l’État.

«Avec Emmanuel Macron, nous avons clairement une différence de tempérament. Il prend sans doute comme de la faiblesse ma conviction selon laquelle on n’a jamais intérêt à humilier qui que ce soit. Il est assez darwinien», écrit-elle notamment.

(afp)