Sur les 9 600 personnes musulmanes interrogées entre 2021 et 2022 dans l’Union européenne, 47 % ont déclaré être confrontées au racisme Johner Images / Getty Images/Johner RF Sur les 9 600 personnes musulmanes interrogées entre 2021 et 2022 dans l’Union européenne, 47 % ont déclaré être confrontées au racisme

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Sur les 9 600 personnes musulmanes interrogées entre 2021 et 2022 dans l’Union européenne, 47 % ont déclaré être confrontées au racisme

RACISME – Il est « de plus en plus difficile d’être musulman dans l’Union européenne ». C’est le constat de Nicole Romain, la porte-parole de l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). Dans un rapport publié mercredi 23 octobre, l’agence constate une « montée en flèche » des discriminations.

Sur les 9 600 personnes musulmanes interrogées entre octobre 2021 et octobre 2022 dans 13 pays de l’Union européenne, près d’une sur deux (47 %) a déclaré être confrontée au racisme dans sa vie quotidienne. Dans la précédente étude, publiée en 2016, ce taux était de 39 %.

C’est en Autriche que le taux de musulmans déclarant être victimes de racisme est le plus élevé (71 %), devant l’Allemagne (68 %) et la Finlande (63 %). Une augmentation des discriminations qui, d’après The Guardian, semble étroitement liée à la montée des partis d’extrême droite, notamment au parti anti-immigration FPÖ en Autriche, et à l’AfD en Allemagne. En France, le pourcentage de musulmans déclarant être victimes de racisme dans le quotidien est de 39 %.

Une « rhétorique déshumanisante » partout en Europe

Cette montée du racisme et de l’islamophobie se perçoit notamment dans la recherche d’un logement et sur le marché de l’emploi, particulièrement pour les femmes portant des vêtements religieux, plus exposées que celles qui n’en portent pas et que les hommes.

L’étude souligne que « les musulmans sont pris pour cible non seulement en raison de leur religion, mais aussi en raison de la couleur de leur peau et de leur origine ethnique ou immigrée ». Ils sont « près de la moitié à penser que leur dernière interpellation était due à un profilage racial » illégal et sont « trois fois plus susceptibles de quitter l’école prématurément que la population générale ».

Très peu d’entre eux (6 %) signalent la discrimination ou se plaignent d’un incident, estimant que cela n’entraînerait pas de véritable changement.

Devant ces conclusions « préoccupantes », la FRA recommande à l’UE de se concentrer sur le racisme contre les musulmans, aggravé, selon sa présidente Sirpa Rautio « par la rhétorique déshumanisante que l’on observe sur tout le continent ». Citée par l’AFP, elle souligne des phénomènes racistes « aujourd’hui presque normalisés » qui ne peuvent « qu’affaiblir le sentiment de sécurité et d’appartenance ».

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