Publié24. octobre 2024, 20:38
Présidentielle américaine: Politiques USA et Suisse: dur de comparer l’incomparable…
Les Etats-Unis éliront le 5 novembre leur président. Une élection que les partis suisses suivent de près et où la violence inquiète.
La violence politique autour des élections US inquiète sous nos latitudes.
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Pour le PLR, «les deux systèmes politiques ne sont pas comparables. De plus, le système politique américain est extrêmement personnalisé.» Pour le Centre, «il est difficile de transposer la dynamique politique suisse au système américain.» Pareil pour les Vert-e-s, qui expliquent à 20 minutes qu’«une comparaison des autres partis suisses avec les Démocrates ou Républicains, c’est difficilement faisable.» Nous avons sondé l’avis des partis politiques suisses sur les élections US et ce qui est certain, comme prévu, c’est que rien n’est similaire entre la Confédération helvétique et l’autoproclamée «plus grande démocratie du monde».
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Rien de comparable donc entre les deux contrées et impossible donc de trouver un favori dans les communications des partis de chez nous. «Concernant les propositions politiques, nous pouvons partager certaines positions, économiques par exemple, avec le parti républicain mais aussi avec les démocrates notamment sur les questions sociétales (droit à l’avortement, etc…). Ainsi nous nous situerions au milieu de l’échiquier politique», explique ainsi le PLR.
Pour les écologistes helvétiques, c’est un peu plus évident: «Nous sommes bien entendu nettement plus proches des Démocrates que des Républicains, même si nous souhaiterions que les premiers s’engagent davantage en faveur de la protection du climat et de la justice sociale. Le 5 novembre, les Américain-e-s auront le choix entre une démocrate modérée et un criminel condamné par la justice, raciste et sexiste, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite électorale de 2020. Nous croisons bien sûr les doigts pour Kamala Harris, qui serait évidemment une meilleure présidente pour les États-Unis, l’Europe et pour le monde entier.»
Sur l’échiquier politique américain, de qui votre parti se sent-il le plus proche?
Dans le spectre politique américain, le PS se sent le plus proche des forces progressistes, comme Bernie Sanders et la nouvelle génération de politicien-nes autour d’Alexandria Occasio-Cortez par exemple. Ils luttent pour la défense du droit à l’avortement et la justice sociale, contre l’explosion du fossé entre les riches et les pauvres et pour un État social fort. Ce sont autant de points qui correspondent à nos efforts pour une Suisse solidaire. Toutefois, il est aussi évident que le système américain dans son ensemble est très éloigné de ce que nous connaissons en Suisse.
Pourquoi cette élection a autant de résonance chez nous?
L’influence culturelle, politique et économique des Etats-Unis est immense. Les attaques permanentes contre les droits fondamentaux des femmes et des minorités trouvent malheureusement un écho en Suisse. Les méthodes anti-démocratiques de Donald Trump ont influencé l’UDC en Suisse et son élection pousserait le parti à renforcer son discours de division. À l’inverse, lorsque des voix progressistes comme Alexandria Occasio-Cortez se font entendre, nous pouvons nous inspirer de l’espoir qu’elles font naître. C’est pourquoi nous suivons avec intérêt, mais aussi avec inquiétude, ce qui se passe là-bas.
Est-ce que la nouvelle violence constatée dans le monde politique prend racine aux USA?
La montée de la violence politique et de l’extrémisme est une évolution inquiétante, aux États-Unis comme en Suisse. Donald Trump et ses partisans ont normalisé la violence et répandu la haine des autres. Les effets de cette stratégie se ressentent jusqu’en Suisse. Les forces populistes et extrémistes profitent de ces dynamiques dangereuses, en Europe et en Suisse aussi. Ils polarisent par des campagnes de peur, de désinformation et recourent sans cesse à des boucs émissaires.
Là où de nombreux partis se rejoignent, c’est autour de l’inquiétude quant à la violence – politique, mais pas que – qu’engendre la campagne outre-Atlantique. «Nous observons avec une grande inquiétude un renforcement de la polarisation un peu partout dans le monde, que cela soit aux États-Unis, mais également en Europe et en Suisse. Les idéologies et les positions extrêmes prennent le dessus sur les idées et le dialogue, ce qui nuit au débat politique et au bon fonctionnement des institutions démocratiques. Les bâtisseurs de ponts se font rares», explique Le Centre.
Contactée, l’UDC n’a pas souhaité répondre sur ce sujet: «L’Union démocratique du centre (UDC) est un parti suisse. Sa mission est de défendre son programme politique en Suisse. Elle ne s’exprime pas sur les élections en dehors de la Suisse.»
L’élection présidentielle américaine de 2024 aura lieu le 5 novembre 2024. Ce jour-là, le président et le vice-président des États-Unis seront élus au scrutin indirect. Pour tout savoir sur cette élection et ses conséquences c’est par ici.