Cette annonce survient alors que le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine et voix discordante au sein de l’Union européenne, est venu soutenir le régime en place en Géorgie, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire prorusse.
Publié le 29/10/2024 11:15
Mis à jour le 29/10/2024 11:48
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Un bureau de votes, à Tbilissi, en Géorgie, le 26 octobre 2024. (MIRIAN MELADZE / ANADOLU / AFP)
Trois jours après les élections législatives, la bataille continue en Géorgie entre le parti au pouvoir et l’opposition. Les autorités géorgiennes vont mener “un recomptage des voix dans cinq bureaux de vote choisis au hasard dans chaque circonscription”, a annoncé mardi 29 octobre la commission électorale de ce pays voisin de la Russie et divisé entre un gouvernement jugé prorusse par ses détracteurs et une opposition tournée vers l’Union européenne.
Le parti Rêve géorgien, qui a revendiqué la victoire, est crédité de 53,92% des voix, contre 37,78% pour la coalition d’opposition, d’après des résultats quasi définitifs. Mais l’Union européenne, les Etats-Unis et des observateurs internationaux dénoncent depuis samedi soir des “pressions” lors du scrutin, tandis que l’opposition, qui juge l’élection “volée”, refuse de reconnaître ces résultats.
Après que Bruxelles et Washington ont explicitement demandé à Tbilissi d’ouvrir des enquêtes sur ces allégations d'”irrégularités significatives”, la commission électorale a fait savoir qu’un recomptage se tiendrait mardi dans 14% des bureaux de vote.
Cette annonce intervient au moment où le Hongrois Viktor Orban entame mardi sa deuxième journée de visite officielle à Tbilissi, pour afficher son soutien au gouvernement. Dans un pied de nez à l’UE, dont la Hongrie assure actuellement la présidence tournante, le dirigeant hongrois s’est félicité de la victoire de Rêve géorgien lors de ces élections, qu’il a qualifiées de “libres et démocratiques”. “Si les libéraux avaient gagné”, Bruxelles “dirait que c’est démocratique”, a-t-il lancé, provocateur.
Ce déplacement inattendu a déclenché la colère de plusieurs chancelleries européennes et de Bruxelles. Viktor Orban “ne représente pas l’Union européenne”, a taclé lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de treize pays de l’UE, dont la France, l’Allemagne et la Pologne, ont “critiqué” dans un communiqué le déplacement “prématuré” du chef du gouvernement hongrois.
A l’appel de l’opposition et de la présidente géorgienne proeuropéenne Salomé Zourabichvili en rupture avec le gouvernement, des dizaines de milliers de Géorgiens ont manifesté lundi soir à Tbilissi dans le calme, pour dénoncer le résultat des législatives.