L’influence évidente du groupe XTC, qui occupait alors les premiers plans dans une certaine musique nouvelle qui, après la déflagration punk, faisait l’actualité sur ce titre signé par The Cure, « Play for Today », et qui figurait dans le deuxième album du groupe, Seventeen Seconds, paru au début du printemps 1980. Une musique à l’instrumentation souvent comme décharnée, au rythme volontiers crispé, parfois spasmodique, et au ton amer ou, comme dans le titre qu’on vient d’entendre anxieux. J’imagine que, parmi vous qui m’écoutez, beaucoup n’ont jamais entendu parler de XTC, ou à peine. C’est pourtant un groupe dont le chanteur et compositeur, Andy Partridge, est apparu en couverture des Inrockuptibles, ça devait être en 1991, à vue de nez. Et que certains considéraient comme les Beatles de la new wave. Bon, ce n’est pas ce qui est arrivé mais c’était alors un modèle. Pour The Cure comme pour d’autres. Pour être précis, pour Michael Dempsey, le premier bassiste du groupe, mais pas du tout pour Robert Smith qui, de son propre aveu, se sentait bien plus en phase avec les couleurs froides, bien moins acidulées, et les ambiances pesantes, voire oppressantes, de la musique de Siouxsie and the Banshees. Dont The Cure avait assuré la première partie en tournée, au Royaume Uni. Smith, je vous en parlais hier, avait même assuré au pied levé les parties de guitare de Siouxsie and the Banshees sur scène après le départ abrupt de leur premier guitariste, John McKay. Et il avait, si j’ose dire, vu la lumière. C’est durant cette période qu’est né ce qu’on a commencé à appeler le rock gothique, avec sa dose de théâtralité, bien sûr, et de pessimisme affiché. C’est d’ailleurs à cause de cette orientation nouvelle que Michael Dempsey a quitté The Cure, cédant la place à Simon Gallup.
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The Cure publiera à la fin de cette semaine un nouvel album, Songs of a Lost World, que beaucoup n’attendaient plus. Puisque le précédent album de chansons nouvelles signé par The Cure était paru en 2008, ça fait donc plus de seize ans déjà. Un album auquel je consacrerai une émission spéciale, ce sera lundi prochain. En attendant, je diffuserai demain et après-demain certains des titres enregistrés par le groupe depuis son apparition en 1978, j’espère vous surprendre un peu aussi, parfois. Et me surprendre moi-même aussi parce que, pour être honnête, je n’ai pas suivi le parcours de The Cure, accaparé par d’autres sons, d’autres marottes, d’autres obsessions. J’essaierai d’expliquer le contexte très particulier de ces chapelles et parfois micro-chapelles musicales, florissantes au début des années 80. Enfin, aujourd’hui, c’est la musique qui reste et triomphe et non plus sa fonction de miroir. Oui, parce qu’à l’époque, le rock tendait un miroir aux jeunes, le plus souvent des garçons, qui y cherchaient, souvent le reflet de leur âme, tant ils se sentaient désespérés, parfois, de ne ressembler à rien.
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Et puis vendredi soir, le 31, pour Halloween, mon camarade Matthieu Conquet fera témoigner des artistes français sur le rôle que la musique de The Cure a pu jouer dans leur parcours. Je vous disais qu’un un certain rock de l’après punk délibérément froid, comme, atone parfois mais très intense dans son austérité même est né dans ces années-là. À la faveur d’une sorte de biotope, comme on dit, propice à l’émergence de The Cure. Mais aussi d’autres groupes, et pas seulement au Royaume Uni. En France aussi, on l’entendra, jusqu’au Brésil, on l’entendra aussi. En attendant je ne résiste pas au plaisir de remonter à la surface certaines perles bien oubliées. Voici un titre dont le son est, certes, maigrelet mais qui n’a rien perdu de son charme d’époque. Il est signé par un groupe de Liverpool totalement oublié, Modern Eon, dont la postérité a retenu cette chanson, « Euthenics », comme euthénie, je ne savais pas ce que ça voulait dire, j’ai googlé, comme je le fais souvent, et je suis tombé sur un site qui donnait cette définition : « l’euthénie est un domaine de la médecine qui se concentre sur l’optimisation des conditions environnementales pour améliorer la santé et le bien-être des individus ». voilà, vous savez tout.
Pour en savoir plus, écoutez l’émission…
Very Good Trip Écouter plus tard
Lecture écouter 53 min
Playlist :
The Cure – « Play for Today » album « Seventeen Seconds »
Modern Eon – « Euthenics » album Artistes divers « Birth of a Nation : Inevitable Records – An Independent Liverpool 1979-1986 »
Modern English – « I Melt with You » album « After the Snow »
Asylum Party – « Julia » album « Picture One »
The Opposition – « Black and White » album « Breaking the Silence »
The Chameleons – « Don’t Fall » album « Script of the Bridge (Remastered) »
Trisomie 21 – « The Last Song » album « Chapter IV – Le Je ne sais quoi et le presque rien »
Xmal Deutschland – « Mondlicht » album « Tocsin »
Gang 90 & Absurdetes – « Jack Kerouac » album Artistes divers « Sexual Life of the Savages »
ChanCé – « Samba do Morro » album Artistes divers « Sexual Life of the Savages »