L’OTAN et le Japon coopèrent au niveau bilatéral sur toute une série de défis de sécurité interrégionaux communs, comme la cyberdéfense, les nouvelles technologies et la sûreté maritime, ainsi que dans le cadre plus large des relations que l’Organisation entretient avec ses partenaires de la région Indo-Pacifique. Face à la complexité de l’actuel environnement de sécurité mondial, le Japon et l’OTAN sont déterminés à intensifier leur dialogue politique et leur coopération pratique afin de préserver et de renforcer l’ordre international fondé sur des règles.

 

Le Japon est l’un des partenaires de l’OTAN dans la région Indo-Pacifique, aux côtés de l’Australie, de la République de Corée et de la Nouvelle-Zélande. Cette région est importante pour l’Alliance car ce qui s’y passe peut avoir des incidences directes sur la sécurité euro-atlantique.
Depuis l’établissement des premiers contacts, au début des années 1990, l’OTAN et le Japon n’ont cessé de dialoguer et de coopérer.
L’OTAN et le Japon ont exprimé, dans une déclaration politique conjointe signée en avril 2013, leur détermination à renforcer leur coopération. À partir de 2014, leurs activités se sont poursuivies dans le cadre d’un programme individuel de partenariat et de coopération. Actuellement, leur coopération est régie par un programme de partenariat individualisé, qu’ils ont approuvé en juillet 2023.
La coopération pratique se développe dans un large éventail de domaines, dont la cyberdéfense, la sûreté maritime, l’assistance humanitaire et les secours en cas de catastrophe, la non-prolifération, la science et la technologie, la sécurité humaine, et l’agenda « femmes, paix et sécurité ».
Depuis le tout début de l’invasion à grande échelle que la Russie a lancée contre l’Ukraine en 2022, le Japon ne cesse d’aider cette dernière dans l’exercice de son droit de légitime défense. En plus de l’aide qu’il apporte au niveau bilatéral, il fournit des contributions au titre de l’ensemble complet de mesures d’assistance de l’OTAN.

 

Dialogue politique

Au sommet que l’OTAN a tenu à Bruxelles en 2021, les Alliés sont convenus que l’OTAN intensifierait le dialogue et la coopération pratique avec ses partenaires, notamment ceux de la région Indo-Pacifique, parmi lesquels le Japon. Cet engagement a été renouvelé dans le concept stratégique 2022 de l’OTAN, qui définit le cadre de l’action de l’Alliance. La coopération avec les partenaires de la région Indo-Pacifique est essentielle face à un environnement de sécurité international qui ne cesse de se complexifier, compte tenu notamment de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, des ambitions affichées par la République populaire de Chine et des politiques coercitives que celle-ci met en œuvre dans différents domaines, et de la situation en matière de sécurité dans la péninsule coréenne.
En juin 2022, le premier ministre japonais a participé au sommet de l’OTAN à Madrid, aux côtés des dirigeants des autres pays partenaires de la région Indo-Pacifique (Australie, République de Corée et Nouvelle-Zélande). En juillet 2023, au sommet de Vilnius, le pays a pris part pour la deuxième fois à une réunion de l’OTAN au niveau des chefs d’État et de gouvernement. En juillet 2024, comme les autres partenaires de l’Indo-Pacifique, le Japon a pris part au sommet de l’OTAN à Washington. La coopération pratique entre les Alliés et ces partenaires y a été encore approfondie, notamment grâce au lancement de projets phares portant sur le soutien à l’Ukraine dans le domaine de la médecine militaire, sur la cyberdéfense, sur la lutte contre la désinformation et sur les technologies, comme l’intelligence artificielle.
C’est en décembre 2020 que le Japon a participé à sa toute première réunion ministérielle de l’OTAN. Depuis 2022, il assiste régulièrement aux réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance. Et en octobre 2024, il a pris part, pour la toute première fois, à une réunion des ministres de la Défense des pays de l’OTAN. 
Par ailleurs, le Japon participe aux réunions que tiennent, au siège de l’OTAN (Bruxelles), les représentants permanents des pays de l’Alliance et les ambassadeurs des quatre pays partenaires de la région Indo-Pacifique. Les dernières réunions étaient consacrées à la cyberdéfense, aux technologies et aux menaces hybrides.

 

Principaux domaines de coopération

La coopération entre le Japon et l’OTAN s’exerce au bénéfice des deux parties et porte sur de nombreux défis de sécurité communs, dont ceux énumérés ci-après.

Cyberdéfense. Le Japon participe aux exercices OTAN de cyberdéfense Cyber Coalition et Locked Shields. Par ailleurs, il fait partie des pays contributeurs au Centre d’excellence de l’OTAN pour la cyberdéfense en coopération, implanté à Tallinn (Estonie).
Assistance humanitaire et secours en cas de catastrophe. Après les tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé la Türkiye cette année, le Japon a envoyé vers ce pays plusieurs centaines de tentes et d’autres équipements de secours grâce à un pont aérien coordonné par l’OTAN. Il s’agissait de la première opération internationale de secours d’urgence menée par les Forces d’autodéfense japonaises en coopération avec l’Alliance.
Nouvelles technologies. Grâce à sa participation aux activités de l’Organisation OTAN pour la science et la technologie (STO), le Japon renforce sa coopération avec l’OTAN dans le domaine des technologies émergentes et technologies de rupture. Il est par ailleurs associé au programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), notamment à des activités dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et de la détection et de la neutralisation des mines et des dispositifs explosifs non explosés. Les travaux de recherche et les projets pluriannuels actuellement menés avec le Japon visent notamment à améliorer les procédures et les technologies liées à la détection en toute sécurité des mines terrestres. En complément des résultats obtenus lors de précédentes activités de coopération, des scientifiques japonais mènent des recherches sur un détecteur à semiconducteur qui aidera à repérer – dans les ports et aux points de passage frontaliers – la présence de produits explosifs chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) ou de matières nucléaires spécifiques.
Sûreté maritime. Le Japon coopère depuis longtemps avec l’Alliance dans le domaine de la sûreté maritime. En effet, sa force d’autodéfense maritime s’est entraînée avec des bâtiments de l’OTAN en mer Méditerranée en 2022 et en mer Baltique en 2018. Par ailleurs, le Japon a nommé un officier de liaison auprès du Commandement maritime allié.
Interopérabilité. Dans le cadre de l’Initiative pour l’interopérabilité avec les partenaires, le Japon fait partie depuis 2014 de la plateforme d’interopérabilité, qui rassemble les Alliés et des pays partenaires contribuant activement aux opérations de l’OTAN.

Fonds d’affectation spéciale. Le Japon a contribué généreusement à des projets OTAN relevant d’un fonds d’affectation spéciale menés dans différents pays partenaires. Tout récemment, il a apporté une aide considérable à l’Ukraine, notamment en contribuant à l’ensemble complet de mesures d’assistance en faveur de ce pays. Par le passé, le Japon a apporté d’importantes contributions destinées à améliorer la gestion des stocks et la sécurité physique des munitions en Afghanistan et au Tadjikistan, à détruire des stocks dangereux de pesticides en République de Moldova, à neutraliser un dépôt de munitions en Géorgie, et à assainir des terres contaminées en Azerbaïdjan.

 

Soutien aux opérations et missions dirigées par l’OTAN

Le Japon a apporté son soutien à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et, plus largement, aux initiatives de reconstruction et de développement menées en Afghanistan. Il a contribué à mobiliser le soutien de la communauté internationale au profit de l’Afghanistan en organisant la conférence de Tokyo, en juillet 2012, et en s’engageant à allouer pour ce faire une enveloppe de cinq milliards de dollars sur une période de cinq ans (2009-2013). Précédemment, le Japon avait appuyé les efforts déployés pour désarmer, démobiliser et réintégrer les anciens combattants, et pour réintégrer les insurgés dans le cadre du programme afghan pour la paix et la réintégration. Par ailleurs, il a soutenu diverses initiatives, notamment des projets sur le terrain dans le domaine de la sécurité humaine, dans plusieurs régions d’Afghanistan, et il a contribué au fonds d’affectation spéciale pour l’armée nationale afghane.
Dans les années 1990, le Japon a joué un rôle dans la stabilisation des Balkans, où l’OTAN mène plusieurs opérations de soutien de la paix depuis le milieu des années 1990. Grand pays donateur, le Japon a contribué au redressement des Balkans et à leur réintégration dans la dynamique européenne.