Toute concession sur l’Ukraine à Vladimir Poutine serait “inacceptable” pour Kiev et “suicidaire” pour l’Europe, a prévenu jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dont le pays se bat depuis bientôt trois ans contre l’invasion russe.
“Certains d’entre vous, ici présents, ont vivement recommandé à l’Ukraine de faire des concessions à Poutine. C’est inacceptable pour l’Ukraine et suicidaire pour toute l’Europe”, a-t-il lancé dans un discours prononcé devant les dirigeants européens rassemblés à Budapest.
Volodymyr Zelensky souligne, au sommet de la Communauté politique européenne de Budapest, que “le concept de ‘la paix par la force’ a fait ses preuves et qu’il est nécessaire aujourd’hui”. pour le président ukrainien, “faire preuve de faiblesse ou brader les positions de l’Europe ne permettra pas d’obtenir une paix juste. La paix n’est la récompense que des forts”.
“Notre intérêt, c’est que la Russie ne gagne pas cette guerre”, a déclaré Emmanuel Macron ce jeudi en marge du sommet de la Communauté politique européenne qui rassemble une quarantaine de dirigeants à Budapest, estimant que “si elle gagne, c’est qu’il y a à nos frontières, une puissance impériale à laquelle on dit ‘vous pouvez être expansionniste’.”
Emmanuel Macron s’exprime depuis BudapestSource : TF1 Info
“Nous avons des intérêts communs”, a déclaré Emmanuel Macron ce jeudi en marge du sommet de la Communauté politique européenne qui rassemble une quarantaine de dirigeants à Budapest, rappelant notamment que “la guerre est revenue sur le sol européen en Ukraine” et que “c’est le bon moment” pour les Européens d'”écrire une unité stratégique géopolitique”.
“Notre intérêt, c’est que la Russie ne gagne pas cette guerre”, a-t-il lancé, estimant que “si elle gagne, c’est qu’il y a à nos frontières, une puissance impériale à laquelle on dit ‘vous pouvez être expansionniste’,” et que “la paix, c’est d’aider l’Ukraine à résister face à la guerre d’agression russe”. Et de développer : “voulons-nous lire l’histoire écrire par d’autres, les guerres lancées par Vladimir Poutine, les élections américaines… ou est-ce qu’on veut écrire l’histoire ?”
Selon le Wall Street Journal, qui cite trois membres de l’entourage de Donald Trump, l’une des idées proposées par l’équipe du président américain élu pour mettre fin à la guerre en Ukraine (que ce dernier assure pouvoir obtenir en 24h), serait de faire promettre à Kiev de ne pas adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pendant 20 ans. Le cas échéant, les États-Unis continueraient fournir des armes à l’Ukraine pour dissuader Moscou de relancer les hostilités, poursuit le quotidien.
Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a affirmé jeudi vouloir discuter avec le président américain élu Donald Trump de la “menace” que représente le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.
“J’ai hâte de m’asseoir avec le président Trump et de voir comment nous allons collectivement nous assurer que nous faisons face à cette menace”, a-t-il déclaré à son arrivée au sommet de la Communauté politique européenne, qui rassemble une quarantaine de dirigeants à Budapest.
Kiev a été visée pendant la nuit par une nouvelle attaque “massive” de drones russes, qui a fait deux blessés, endommagé des immeubles et provoqué des incendies dans plusieurs quartiers, a indiqué l’administration militaire de la capitale. La Russie qui a lancé il y a bientôt trois ans son invasion de l’Ukraine, a intensifié ces dernières semaines ses frappes sur des villes ukrainiennes et notamment Kiev.
La capitale a ainsi été visée par des attaques de drones six jours pendant la première semaine de novembre et 20 jours en octobre, selon des communiqués de l’administration militaire.
Un habitant de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, a été condamné à 13 ans de prison pour espionnage au profit de l’Ukraine et trahison, a annoncé jeudi la Cour suprême locale dans un communiqué.
Cet homme de 36 ans a été accusé d’avoir “remis à l’ennemi des informations susceptibles d’être utilisées contre les forces armées russes”, selon la même source.
L’Occident doit négocier afin d’éviter la “destruction de la population ukrainienne”, a jugé jeudi le chef du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, selon les agences russes.
“Maintenant que la situation sur le théâtre des hostilités n’est pas en faveur du régime de Kiev, l’Occident a le choix : poursuivre son financement (de l’Ukraine) et la destruction du peuple ukrainien ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier”, a-t-il dit lors d’une réunion de responsables sécuritaires de pays voisins de la Russie.
Le président russe Vladimir Poutine est attendu le 27 novembre au Kazakhstan pour une visite officielle dans cet immense pays d’Asie centrale, où l’influence traditionnelle russe est contestée par la Chine, la Turquie et les Occidentaux, ont annoncé les autorités des deux pays.
Le sommet a été annoncé lors d’une rencontre entre les chefs de la diplomatie kazakhe, Mourat Nourtleou, et russe, Sergueï Lavrov, à Astana, la capitale de la première puissance économique centrasiatique. Le Kazakhstan, qui maintient une position d’équilibriste sur la guerre en Ukraine en soutenant l’intégrité territoriale ukrainienne sans condamner l’invasion russe, est accusé par les Occidentaux de ne pas respecter les sanctions contre Moscou, ce dont il se défend.
La Corée du Sud n’exclut pas de livrer directement de l’armement à l’Ukraine, a annoncé le président sud-coréen jeudi, évoquant un possible ajustement de la politique de Séoul en la matière.
Le gouvernement de ce pays, un important exportateur d’armes, avait déjà fait savoir qu’il étudiait la possibilité d’envoyer de l’armement directement à Kiev, en réponse au déploiement de soldats par Pyongygang pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine. Il s’y opposait jusqu’à présent en raison d’une politique nationale de longue date qui l’empêche de fournir des armes à des pays engagés dans des conflits actifs.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mercredi qu’il se rendrait ce jeudi en Hongrie à une réunion de la Communauté politique européenne (CPE), composée des Vingt-Sept et de leurs voisins, de la Turquie à l’Ukraine.
Retour sur les informations marquantes des dernières 24h :
– La Russie a revendiqué mercredi la prise de deux villages près de la ville industrielle de Kourakhové, dans le sud-est de l’Ukraine, un des secteurs du front où les troupes russes avancent face à une armée ukrainienne en voie d’épuisement.
– Le Conseil de la fédération de Russie a ratifié mercredi un traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord, accusée par les Occidentaux et Kiev de vouloir engager des milliers de soldats dans les combats contre l’Ukraine.
– Volodymyr Zelensky a félicité Donald Trump après sa victoire à la présidentielle américaine dans un message posté sur X. “J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche de “la paix par la force” dans les dossiers internationaux, a notamment écrit le chef d’État ukrainien. Il a par la suite affirmé avoir eu un “excellent” échange téléphonique après sa victoire.
– La Russie “ne nourrit aucune illusion” sur Donald Trump mais “travaillera” avec lui tout en poursuivant “tous ses objectifs” en Ukraine, a prévenu de son côté la diplomatie russe après la victoire du républicain à la présidentielle américaine.
– L’Ukraine a affirmé mercredi avoir capturé au total 717 prisonniers de guerre russes depuis le début de son offensive dans la région russe frontalière de Koursk, lancée début août.
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré tout au long de la journée à l’actualité de la guerre en Ukraine.
Une visite particulièrement importante pour Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé qu’il se rendrait jeudi 7 novembre en Hongrie à une réunion de la Communauté politique européenne (CPE), composée des Vingt-Sept et de leurs voisins, de la Turquie à l’Ukraine. “Je serai à Budapest pour assister à la réunion de la Communauté politique européenne à l’invitation du Premier ministre (hongrois) Viktor Orban et du président du Conseil européen Charles Michel”, a-t-il déclaré.
Avec la victoire à la présidentielle américaine de son “ami” Donald Trump , Viktor Orban apparaît en position de force lors de ce sommet. D’abord avec sa “mission de paix” en juillet à Moscou, lors de laquelle il avait rencontré le président russe Vladimir Poutine et qu’il avait décidée sans concertation avec l’UE. Plus récemment, il s’est rendu en Géorgie où il a salué la victoire aux législatives du Parti conservateur au pouvoir accusé de dérive prorusse, malgré les “irrégularités” électorales signalées par Bruxelles et Washington.
Pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, la situation est plus bien inquiétante après la victoire de Donald Trump. Le milliardaire américaine a assuré pouvoir imposer une paix en Ukraine en “24 heures”, sans jamais expliquer comment, mais en décriant l’ampleur de l’aide versée à Kiev pour résister à l’invasion russe. Il a aussi tenu des propos laudateurs à l’égard de Vladimir Poutine. Dès lors, en Europe comme en Ukraine, la crainte est de voir Donald Trump forcer l’Ukraine à négocier avec la Russie dans des conditions très défavorables.
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Mercredi, Volodymyr Zelensky a néanmoins félicité Donald Trump pour “son impressionnante victoire”, en espérant que son élection aidera Kiev à obtenir une “paix juste” et en appelant démocrates et républicains américains à “un soutien bipartisan fort à l’Ukraine”. Il s’est également entretenu avec le président-élu, affirmant avoir eu un “excellent” échange téléphonique avec le républicain. “Nous avons convenu de maintenir un dialogue étroit et de faire progresser notre coopération”, a déclaré le président ukrainien sur X. “Un leadership fort et inébranlable des États-Unis est essentiel pour notre monde et pour une paix juste”, a-t-il assuré.
La rédaction de TF1info